Après 2 jours passés en mer, nous approchons des terres que nous apercevons au loin. Nous sommes à la passerelle avec l'équipage, jumelles aux yeux, à la recherche d'éventuels icebergs. Ca y est nous commençons à en voir. C'est magique.
Débarquement sur l'île de Aitcho
Afin de préserver la faible végétation, les naturalistes nous ont balisé un parcours et une balade est proposée le long des plages tranquilles puis à travers la toundra (bien suivre les balises pour ne pas piétiner les mousses et les lichens fragiles, seule végétation existant sous ces latitudes), suivie d'une ascension sur des restes de névé pour atteindre un point de vue de l'autre côté de l'ile. L'horizon que nous découvrons est parsemé d'ilots volcaniques aux contours très découpés.
Une colonie de phoques se prélassent sur la plage, Ils ne semblent pas gênés par notre présence, à peine ouvrent ils un œil sur notre passage.
Les phoques ont une épaisse couche de graisse qui leur donne un aspect un peu pataud. En réalité, cette couche de graisse leur permet de vivre dans l'eau froide car ils passent une grande partie de leurs temps dans l'eau. Leurs pattes arrière sont réunies pour former une sorte de nageoire et Ils sont très à l'aise dans l'eau, mais beaucoup plus maladroits sur terre, où ils ne se rendent que rarement, en général pour mettre au monde leurs petits.
On confond souvent les phoques avec les otaries qui leur ressemblent un peu, mais font partie d'une autre famille. Il y a pourtant des moyens de les différencier : les otaries sont des animaux moins marins que les phoques ; moins à l'aise dans l'eau, elles sont aussi nettement moins maladroites sur terre, où elles se déplacent relativement bien. Comme elles vivent dans des eaux moins froides que les phoques et qu'elles passent aussi moins de temps dans l'eau, elles ont moins de graisse et ont un corps plus mince. Leurs pattes arrière ne sont pas collées, et elles ont aussi de petites oreilles bien visibles
Les otaries par contre sont beaucoup plus virulentes et il ne faut pas s'interposer entre elles et la mer afin de leur permettre de retourner dans l'eau si elles se sentent menacées.
Et là, nous découvrons nos premiers manchots













En chemin, nous pouvons observer des manchots papous et des manchots jugulaires: très actifs, ils vont de la mer à leur nid, nourrissent leurs petits, se disputent les cailloux qui garnissent les nids. Ils nous ignorent complètement, nous avons pour consigne de ne pas les approcher trop près afin de ne pas les déranger. Ici tout le monde vit en harmonie, les otaries entourées des manchots, les phoques léthargiques observant ce va et vient des manchots et tout le monde s'entend très bien.
Mais il y a danger pour les manchots: non loin de là, veillent les pétrels et les skuas, oiseaux prédateurs, dans l'attente de saisir leurs proies: un bébé manchot, resté quelques instants sans surveillance sera facile à capturer et fera un excellent repas.
Du fait des conditions climatiques extrêmement difficiles, 13 espèces d'oiseaux seulement se reproduisent sur la péninsule Antarctique. Leur nidation se fait en été, courte période pendant laquelle le climat n'est pas trop rigoureux et la nourriture abondante
Notre promenade se termine sous les soleil, difficile de quitter ces manchots, tellement attendrissants mais d'autres aventures nous attendent: demain nous atteindrons enfin la péninsule Antarctique