25 Novembre: Paris- San Pedro de Atacama
Voilà un voyage qui se mérite car il nous faudra 14 heures d'avion (12 000 km, la plus longue ligne aérienne d'Air France avec le survol de l'Atlantique, de l’Amazonie et de la Cordillère des Andes) pour arriver à Santiago du Chili, puis prendre un vol intérieur de 2 heures pour atteindre Calama et ensuite un transfert en voiture qui nous conduira à San Pedro de Atacama.
A l'arrivée, le verre de pisco sera bien mérité!
San Pedro d'Atacama, véritable oasis dans le désert d'Atacama, est une petite ville d'environ 5000 habitants et du fait de la beauté des paysages environnants, elle attire de plus en plus de touristes venus du monde entier. Comment ne pas tomber sous le charme de ces petites maisons fabriquées en adobe (mélange de terre et de pailles) aux façades ocre, de ses rues perpendiculaires où se trouvent des petits restaurants et agences de voyage (plus de 130 agences!!), de ces nombreux chiens déambulant dans les rues et se retrouvant pour faire la fête entre eux, de ces petites échoppes de souvenirs et de spécialités andines dont la tisane de feuilles de coca, bien utiles pour le mal d'altitude.
Mais cet afflux touristique a malheureusement un impact écologique sur l'environnement mais aussi sur la survie des populations autochtones vivant dans le désert d'Atacama: Si certains se réjouissent des bénéfices économiques, d’autres déplorent un tourisme incontrôlé et l’installation d’agences de voyage irrespectueuses de leurs coutumes. A lire cet article très intéressant sur cette population autochtone qui vit sur ces hauts plateaux depuis 12.000 ans, et qui négocie quotidiennement sa survie.
Nous passons 3 jours à San Pedro afin de nous acclimater à l'altitude en rayonnant autour des sommets environnants afin de découvrir les différents sites.
26 Novembre: Lever de soleil et coucher de soleil sur la Vallée de la Mort, Randonnée dans la Vallée de la Lune
La Cordillera de la Sal (cordillère de sel) borde le Salar d'Atacama au Sud de San Pedro, elle abrite entre autre la Vallée de la Lune et la Vallée de la Mort. Elle est dominée au loin par le volcan Lincancabur haut de 5916 mètres.
Il y a des millions d'année, le mouvement tectonique terrestre a soulevé le fond d'un lac asséchè, ce qui a donné naissance à cette cordillère de sel, formée de sculptures de sel, de gypse et de calcaire et colorées par les minéraux que l'aube et le crépuscule font étinceler et enrobent davantage de mystères. Sommes nous sur terre ou sur la planète Mars?
La Vallée de la Mort porte ce nom suite à une erreur de traduction, car à l'origine, l'endroit s'appelait la Vallée de Marte (Mars) puis s'est transformée en Muerte.
Cette vallée alterne dunes de sables et formations rocheuses étonnantes. Nous marchons sur une piste qui s'enfonce entre ces montagnes plissées et ondulantes, aux couleurs éclatantes, rougeatres et orangées, ponctuées de taches blanches qui ressemblent à de la neige mais qui sont en fait des dépôts de sel. Dans cette Vallée de la Mort, l'aridité et la salinité sont telles qu'elles rendent toute forme de vie impossible.
Au coucher du soleil, les roches rouges s'enflamment et contrastent encore davantage avec les dunes de sable qui jouent avec les ombres et la lumière rasante pour dessiner de véritables dessins.
La Vallée de la Lune est une autre vallée aux allures lunaires, nichée au creux de la Cordillera de Sel.
Le site a été déclaré sanctuaire naturel depuis 1982. Il se caractérise par une absence d’eau, de flore et de faune ce qui en fait un des endroits les plus inhospitaliers du monde. L'érosion causée par le vent a donné naissance à des formations de sel et d'argile aux apparences lunaires . Pics et rochers, falaises rougeâtres et orangées, alternent avec des étendues de sable, des dunes sombres ou blondes, avec vue sur la cordillère des Andes toute proche.
Les falaises sont blanchies par des dépôts de sel. Ce blanc très prononcé s'explique par l'évaporation récente des pluies sur une terre qui était jadis recouverte par la mer, donc très salée .
L'érosion a crée de véritables sculptures dans la roche comme "Las tres Marias" qui font penser à 3 femmes priant. Il faut quand même avoir une imagination débordante pour les voir ....
27 Novembre: El Tatio et ses fumerolles, Laguna Chaxa
Geysers El Tatio, se trouvent à 4320 mètres. Le terme signifie "le grand père qui pleure" en référence aux geysers et à la montagne voisine ressemblant à un homme allongé.
Le départ se fait aux aurores avec un réveil à 3h30, (avec PDM on est toujours les premiers sur place...) et la montée brutale qui va nous amener à plus de 4000M se fait dans le noir, on ne le voit pas mais on le ressent car le moteur de la voiture tourne à fond et je commence à avoir des bourdonnements d'oreille ainsi qu'un léger mal de tête malgré la coca que je mâche sans arrêt. Nous sommes les premiers à arriver sur le site et nous déambulons au milieu de ces fumerolles, emmitouflés dans nos couches de vêtements et tentant de faire des photos avec les moufles et la lampe frontale qui fait sans cesse glisser mon bonnet sur les yeux. Pas facile de faire des photos, d'autant plus que le mal de tête s'aggrave de plus en plus.
Avec près de 80 geysers actifs, El Tatio est le plus grand site de geysers de l'hémisphère Sud. Malgré le nombre important de geysers, ceux-ci ne sont pas très hauts. L'éruption la plus haute atteint 6 mètres.
Geysers ou fumerolles?
Je ne suis pas assez spécialiste pour faire la différence , Google l'a fait pour moi:
Les fumerolles dégagent de la vapeur et divers gaz de manière permanente et les températures peuvent atteindre plusieurs centaines de degrés.
Les geysers dégagent de l'eau en ébullition par intermittence car sous la terre, de l'eau est chauffée dans des cavités grâce à l'activité volcanique et est maintenue sous pression. Lorsque la pression devient trop élevée, l'eau s'élève alors jusqu'à la surface pour être expulsée .
La route du retour d'El Tatio nous fait découvrir de magnifiques paysages que l'on n'avait pas vu de nuit: de grands espaces offrant un tableau de dégradés de couleurs, des lagunes au pied des volcans avec des colonies de flamands encore pris dans les eaux gelées du petit matin, le petit village de Machuca perché à 4 000 mètres d'altitude avec une douzaine de maisons s'étirant au creux d'un vallon et dominé par une église solitaire.
Mais qu'y a t'il donc à photographier ? ....
.... Un passage de flamants roses.
En fin de journée, nous allons assister au coucher de soleil sur la Laguna de Chaxa, dominée par la Cordillère de la Sal et le volcan Licancabur. C'est la plus grande de la région et la plus habitée par la faune locale. Abritant des milliers de planctons, la lagune attire de nombreux flamants roses. Beaucoup dorment sur une seule patte, la tête enfouie dans leurs plumes, d’autres pataugent dans l'eau à la recherche de micro algues : Il paraît qu’ils y passent 15 heures par jour !
C'est une magnifique lagune, aux eaux turquoises avec ses bords recouverts de sel cristallisé, qui brillent comme des diamants, sous un ciel indigo dénué de toute pollution.. Dans un silence absolu, nous pouvons observer les trois espèces de flamants roses: qui habitent le désert d'Atacama: le flamant de James, flamant du Chili et le flamant andin
Comment les reconnaitre?
Le flamant andin a le bout des ailes noir, les pattes jaunes.
Le flamant chilien a les pattes grisâtres avec des articulations roses-rouges.
Le flamant de James est de plus petite taille, ses pattes sont rouges, il a des stries carmin vif autour du cou et sur le dos et un bec jaune avec le bout noir.
28 Novembre: Salar de Tara
Départ à l'aube pour découvrir une partie de la réserve nationale de Los Flamencos et son salar de Tara. Pour se rendre au Salar de Tara, ce n’est pas une route, parce qu’il n’y en a pas ! C’est donc à travers la piste de sable qu’on se rend là-bas. Le Salar de Tara est le désert le plus aride du monde, si bien que certains endroits n’ont jamais reçu de pluie.
Nous arrivons pour le lever du soleil sur ces formations rocheuses verticales, modelées par l'érosion. L'une d'elle semble veiller et surveiller ce désert comme un gardien, c'est le gardien de la Pacana (le Monje de la Pacana), ressemblant à un moine encapuchonné, véritable pilier dressé sur le sable et taillé par le vent. Au loin, se dessine la laguna d'Agua Calientes
Puis notre 4X4 s'aventure au cœur du désert, ici, il n'y a aucune piste, c'est une alternance de sable mou, de terrains caillouteux très accidentés, que seuls des chauffeurs expérimentés peuvent franchir; et au milieu de cette étendue désertique, des formations rocheuses de toutes les formes et de toutes les couleurs.
La pause petit déjeuner s'impose face à ce panorama donnant sur les ‘’catedrales de Tara’’ qui évoquent un château en ruine et la laguna du salar de Tara, véritable sanctuaire pour la faune et qui abrite de nombreuses colonies de flamants.
29 Novembre: Laguna de Piedras Rojas et laguna de Tuyajto
Lever aux aurores car beaucoup de route nous attend, du fait que nous allons passer de 2300m à 4350m d’altitude afin d’aller admirer les Lagunas d'Aguas Calientes (ou Piedras Rojas), en plein cœur de l’altiplano.
Située à plus de 4000M d'altitude et dominée par des volcans de 5500M, cette lagune, d'un bleu turquoise, est entourée d’une étendue de sel, avec, sur un des cotés, ces pierres rouges, sculptées par le refroidissement brutal de la coulée de lave au contact de l'eau .
A quelques kilomètres de Piedras Rojas, la laguna Tuyajto, elle aussi magnifique avec ces contraste de couleurs entre les montagnes minérales tout en marron et ocre et ces eaux d'un bleu pur, bordées de blanc par les dépôts de sel.
C’est immense, c’est beau, c’est incroyable, c’est magnifique, c’est terrible ! Pas assez de mots dans mon vocabulaire pour décrire ces paysages
Des milliers de touffes circulaires de graminées dorées, la "Paja brava"très résistantes, s'étendent dans tout le paysage de l'Altiplano. C'est une des seules espèces à pouvoir survivre dans ces lieux extrêmes et elles font le plaisir des vigognes qui s'en nourrissent
Au printemps, les plateaux se couvrent de touffes de fleurs violette "gingembre bleu" au milieu de touffes de fleurs jaunes écarlates. Nous devons ce paysage magique au volcan Miscanti, un volcan sacré pour la communauté d'Atacama. C'est le seul dont il est interdit l'ascension sans appartenir à la communauté, à cause de certaines célébrations et rituels importants qui se déroulent encore.
Après une sieste bien méritée, départ de San Pedro vers le Nord en direction de la Bolivie. La montée en altitude est très rapide. En seulement 45 minutes, nous passons de 2400m à 4500m (les trois jours précédents passés sur place devraient avoir servi pour l’acclimatation… pour moi ce ne fut pas le cas...). Le passage frontière de Hito Cajon se situe au pied du volcan Licancabur, ce joli cône enneigé, qui nous surveille et qui nous fait de l’œil depuis que nous séjournons à San Pedro. Il est visible de presque partout. Nous l’approchons enfin.
Du fait que notre chauffeur Marcello a la double nationalité (chilienne et bolivienne) nous n'avons pas besoin de changer de véhicules et de chauffeurs, ce qui nous fait gagner beaucoup de temps car les formalités douanières (surtout chiliennes) sont très longues. Nous passons notre première nuit à 4300M dans un refuge situé au pied de la Laguna Blanca. Ce refuge est le point de départ des expéditions pour l’ascension du Licancabur.
30 Novembre: Sud de la Bolivie avec le désert de Dali, le salar de Chalviri, les geysers de Sol de Manama, laguna Blanca, Verde, Colorada
La journée débute après une nuit un peu difficile avec le lever du soleil sur la laguna Blanca, nous sommes seuls au monde (pas étonnant, seuls des photographes ont le courage de se lever aux aurores et d'affronter le vent glacial avec des températures négatives, qui immobilisent les flamants dans la lagune gelée)
La laguna Blanca doit sa couleur laiteuse à une très forte concentration de minéraux dans ses eaux, principalement du borax. Les premiers rayons de soleil viennent très vite réchauffer l'atmosphère.
Puis un peu plus loin, la laguna Verde
C'est une explosion de couleurs tout autour de nous: du Borax, du Cuivre, du Soufre, du Lithium, de l’Argent et du Zinc… La Terre dévoile ici sa collection de minerais précieux, elle les entrepose au fond des lacs, qui ainsi parés, rivalisent de beauté pour notre plus grand enchantement.
La couleur bleue-verte de la Laguna Verde s'explique par une forte concentration de cuivre et de minéraux tels que le magnésium et l'arsenic, (tout pour inciter à prendre un bon bain). C'est entre 12h et 14h que la coloration verte est la plus marquante. Elle est dominée par la présence imposante du Volcan Licancabur ce qui rajoute encore un peu de grandiose à ce paysage tellement impressionnant. L'eau verte de la Laguna Verde contraste avec la clarté de la Laguna Blanca.
Nous continuons plus loin vers le Le Salar de Chalviri où se trouvent les thermes de Polques au bord de la Laguna Salada. Cette piscine naturelle offre une chaleur bienfaisante dans le grand froid de ces hauts plateaux, mais seuls quelques courageux se baignent.
Le Salar de Chalviri se prolonge par le désert Salvador Dali qui porte le nom du grand peintre espagnol en raison des couleurs quasi-irréelles des montagnes. Le désert de Dali se trouve à 4800m d'altitude et ici la terre regorge de sels minéraux ce qui donnent aux paysages ses couleurs surnaturelles. D'un coté des volcans aux flancs marbrés, à perte de vue et de l'autre un désert parsemé d'énormes cailloux comme des météorites tombées du ciel.
Sur la route nous conduisant à notre destination finale, la laguna Colorada, se trouve un champ de geysers et de fumerolles: le Sol de Manana. Les fumerolles et les geysers émettent des jets de vapeur et d'eau chaude à une hauteur comprise entre 10 et 50 m. Nous sommes de plus en plus haut (4900M) et je suis de plus en plus mal !!!
Nous arrivons en fin de journée à notre refuge situé près de la Laguna Colorada.
Cette journée, déjà riche en émotions atteint son paroxysme avec la Laguna Colorada, synthèse spectaculaire de cette journée hors du commun. Du rose (fraise), du rouge (sang), du blanc (immaculé), le tout ponctué d’oiseaux hauts sur pattes : le paradis des flamencos! Plus de doutes permis, on comprend ici pourquoi les flamants roses ont élu domicile !
Nous allons passer deux nuits sur ce site captivant et irréel. On voudrait tout voir, tout photographier mais il faut se déplacer doucement à cette altitude. (nous frôlons les 5000M) car le moindre effort, la moindre accélération, nous rend dyspnéique et accentue le mal de tête.
30 Novembre: Laguna Colorada










La présence importante de sédiments et d'algues rend cette lagune incroyablement spectaculaire: suivant le moment de la journée, elle change complètement de couleurs, elle peut passer du rouge sang au bleu nuit ou à l'orange fluo et de nombreux flamants roses viennent animer ce tableau. Les photos ne sont pas modifiées, les couleurs sont telles qu'elles, elles sont juste prises à des heures différentes !!
Petits et grands oiseaux se côtoient et se partagent la nourriture abondante
Dans l'Altiplano, on croise les fameux lamas, qui sont les animaux vénérés par les Incas et les chefs aymaras, Ils leur rendent hommage en les parant de tresses colorées et ils servent d'offrande pour honorer la Pachamama lors de cérémonies et de rituels. Il devient difficile d’en trouver à l’état sauvage aujourd’hui car tous ont été domestiqués, pour produire de la laine, du lait, de la viande vendue très chère (elle contient quatre fois plus de protéine que le bœuf). Bref, le lama, pour sa résistance aux conditions extrêmes de l’Altiplano (froid, vent, manque de nourriture diversifiée, etc.) est la bête idéale pour ces hauts plateaux.
Parmi les camélidés que l'on trouve dans les hauts plateaux, il y a également les vigognes, plus petits, qui vivent à l'état sauvage et qui sont actuellement protégés. La vigogne, chassée pour sa laine considérée comme la plus fine, était une espèce en voie de disparition dans les années 1960. Mais une loi a été passée pour en faire une espèce protégée et a permis à la population de se reconstituer. En 2008, on recensait 150.000 bêtes dans l'Altiplano andin (entre 1,5 et 2,5 millions sous les Incas).
Les vigognes tolèrent la présence de ces touristes qui font intrusion sur leurs territoires ancestraux mais ne se laissent pas du tout approcher.
Très discret et craintif le renard des Andes sait se fondre au paysage et il est difficile à observer. Il se caractérise par sa petite taille et sa fourrure rousse striées de blanc et noir sur le dos et les pattes. Lui aussi est très difficile à observer.
La yareta prouve qu'une vie végétale est ici possible malgré un climat hostile. On l'a rencontrée, cette herbe, aussi dure que le rocher sur lequel elle a élu domicile il y a déjà des centaines d'années ! Ce coussin d'une texture compacte et d'un vert moelleux grandit au rythme de quelques millimètres par an et peut vivre très longtemps (certains spécimens auraient 3000 ans). Les Indiens l'utilisaient comme combustible mais, actuellement, elle est actuellement protégée.
1 Décembre: Arbol Del Pierda, désert de Siloli, la route des joyaux
A plus de 4000M d'altitude, sur ce désert minéral composé d'un ensemble de rochers monumentaux aux formes étranges, un spectacle surréaliste s'offre à nous. En particulier, l'arbol de Piedra , arbre de pierre, nommé ainsi pour sa ressemblance avec les célèbres tableaux de Dali,
Planté au beau milieu de nulle part, cet incroyable arbre de pierre de 5 m de haut, semble surveiller le site. Cet arbre est en fait de la lave qui s'est solidifiée après s'être infiltrée dans une fissure souterraine. Ensuite, des milliers d'années ont été nécessaires pour que l'érosion dégage ces formes biscornues au milieu desquelles on peut déambuler
Après avoir passé le désert de Siloli, nous empruntons la route de las joyas, la route des joyaux où nous découvrons une succession de lagunes aux couleurs différentes suivant la composition de leurs sédiments, du paysage environnant et de l'orientation des rayons solaires. La laguna Ramaditas, à 4400M d'altitude, puis un peu plus les lagunas Honda, Charkota, Hédionda, Canapa ou vivent de nombreuses colonies de flamants.
Au milieu de ce paysage désertique, en bordure de la laguna Hédionda, il y a un magnifique petit hôtel aux couleurs éclatantes avec des motifs d'inspiration indigènes: l’hôtel écologique Los Flamencos. Il a été construit dans le cadre des développements des régions avec le respect environnemental: construction uniquement avec les matériaux locaux, utilisation de l'eau des sources chaudes, approvisionnement énergétique avec l'énergie le solaire et recyclage des déchets. Il y a même un wifi entre 19h et 23h !!
Nous, nous dormirons dans un hôtel à San Pedro de Quemez, aux portes du Salar d'uyuni
2- 3 Décembre: Salar d'Uyuni
Le salar d'Uyuni est la plus vaste réserve de sel au monde. Cette étendue est située à 3800m et couvre une superficie représentant environ 2 départements français, il est composé de sel d'un blanc éclatant, de formations rocheuses et d'îles parsemées de cactus. Il est né suite à l'assèchement d'un lac préhistorique.
Quand il est asséché durant l'hiver austral, le sol est très dur et les véhicules peuvent y rouler en toute sécurité: plusieurs mètres de sel puis une couche de glaise, encore du sel et ainsi de suite parfois sur 40m de profondeur, par contre pendant l'été austral, surtout de novembre à janvier, les pluies peuvent inonder le désert, le rendant lisse jusqu'à l'horizon et lui conférant l'aspect d'un miroir où le ciel semble n'avoir pas de fin.
En se rapprochant, peu à peu les montagnes disparaissent pour ne laisser place qu’à une gigantesque étendue de sel qui se déroule à perte de vue. Jusqu’aussi loin où se porte mon regard, rien ne dépasse, rien ne vient couper la ligne de l’horizon. J’aperçois même la courbe de la Terre. En descendant de la jeep, je sens le sel craquer sous mes pieds. Je suis là, dans ce Salar d'Uyuni, infini, la main devant les yeux pour me protéger d’un soleil qui ne m’avait jamais tant éblouie. Un silence de plomb s’est installé, plus personne ne parle. Étrange ambiance dans ce paysage infini, aucun bruit, aucun animal, aucun insecte, aucun oiseau et plus aucun repère dans l'espace: ce volcan au loin qui semble n'être qu'à quelques kilomètres est en fait à 80Km.
Ici, pas de piste, on roule sur le sel et on se repère grâce aux ilots qui parsèment le salar
Le coucher de soleil sur le salar, est certainement un de mes plus beaux couchers de soleil car le soleil descend jusqu’à l’horizon et se couche "sous nos pieds". Le sol, formé de petits hexagones et ressemblant à une carapace de tortue, capte la lumière rasante et dorée du soleil pour nous offrir un dégradé de couleurs et de jeu d'ombre.
Le salar est parsemé d’îles sur lesquelles poussent des cactus géants certains peuvent atteindre 10M de hauteur, leur bois est très résistant et sert pour les constructions des maisons; Nous passons la nuit en campement au pied de l’Ile du Poisson, à l'abri du vent glacial qui souffle sur le salar. La Isla del Pescado est en fait un énorme rocher dont on peut faire le tour à pied en une vingtaine de minutes et sur lequel nous monterons pour le lever du soleil (au prix d'un énorme effort car à 3800M, le souffle est court) et avoir une vue spectaculaire sur le désert.
Mais ce salar est aussi la plus grande réserve de sel de lithium de la planète, cet élément devenu indispensable ces dernières années avec la multiplication des composants électriques tels que les batteries (ordinateurs et téléphones portables). Le Salar de Uyuni constitue donc une manne pour l'industrie Bolivienne et devient la convoitise de nombreuses multinationales qui veulent en obtenir l'exploitation. Le marché du lithium est devenu très lucratif et le président de Bolivie Evo Morales a autorisé l'exploitation du lithium dans le Salar de Uyuni. Si cette annonce est une bonne nouvelle pour la Bolivie qui trouve là une nouvelle source de revenus pour son développement, il n'en n'est pas de même pour la sauvegarde du site.
Et voilà, notre voyage se termine, des centaines d'images dans le boitier, des heures de film pour Philippe et des souvenirs plein la tête. Magnifique, extraordinaire, sublime, superbe, admirable..... En résumé, c'est ça le désert d'Atacama !!!
Et surtout ne manquez pas le film de Philippe
A bientôt pour de nouvelles aventures