Organisée tous les cinq ans, la première exposition universelle a eu lieu en 1851 à Londres, et la plus récente s’est tenue à Milan en 2015. L’expo 2020 de DubaÏ sera quant à elle, la première exposition mondiale à se tenir au Moyen-Orient, en Afrique ou en Asie du Sud, et sera le plus grand événement jamais organisé dans les Émirats arabes unis. Cette année, le thème de l’Exposition Universelle est “Connecter les esprits et Construire le futur” avec en arrière plan 3 sous-thèmes: la durabilité, l’opportunité et la mobilité. Le moteur principal de ces réflexions étant bien entendu l’économie d’énergie et la préservation de la planète. Mais n’est ce pas un peu contradictoire qu’une telle exposition se déroule à Dubaï, la ville des excès, de la démesure qui ne cherche qu’à s’agrandir et à faire du profit, nullement soucieuse de sa consommation énergétique et de son impact sur la planète?

Qui se soucie du réchauffement climatique? Ne sommes nous pas en train de courir à la destruction de l’environnement en organisant les JO d’hiver à Pékin, dans une ville sans neige, une coupe du monde de football au Qatar dans une ville battant des records de chaleur et nécessitant un stade climatisé, en créant une ville aux portes du désert, dans la démesure, où chaque entrepreneur cherche à construire des tours de plus en plus hautes, énergivores et souvent inoccupées car la population locale ne peut pas investir dans ces locaux réservés pour les élites du pays et les investisseurs étrangers. Imaginez qu’il y a encore une vingtaine d’années, il n’y avait qu’une dizaine de tours et 1.7 millions d’habitants à Dubaï. Maintenant la ville comptabilise 3 millions d’habitants et…plus de 300 grattes ciel. Leur objectif est: toujours plus loin, toujours plus haut ! Les complexes hôteliers et infrastructures poussent comme des champignons. Les travaux ne cessent jamais. Cette ville concentre à elle seule le quart des grues que l’on trouve sur Terre!.

L’imagination des investisseurs est sans limite: qui aurait pensé bâtir une ville dans un désert, construire des marinas dans un désert, créer des îles artificielles comme Palm Island avec la forme d’un palmier et The World représentant la terre, visibles depuis la lune, et construire des grattes ciel dans du sable avec une architecture surréaliste comme le Burj Khalifa. En effet, l'émirat a lancé ces dernières années des projets immobiliers gigantesques, qui ont fait sa réputation à l'étranger, pour s'imposer comme un centre régional des affaires et une destination touristique pour pallier le tarissement de ses ressources pétrolières.

Nous commençons notre séjour par la découverte de Dubaï et nous ne attendions pas à une telle démesure, ici tout est immense et il faut souvent prendre la voiture pour se déplacer dans cette mégapole. Contrairement à New York, la ville est déserte et on ne croise que de rares travailleurs étrangers marchant dans les rues car les piétons ne sont pas les bienvenus et faire un chemin à pied, c’est presque impossible: la vie à Dubaï ne se passe pas à l’extérieur mais à l’intérieur; d’ailleurs la plupart des rues ne possèdent pas de trottoirs à proprement parler mais des voies de stationnement pour permettre aux habitants de s’engouffrer facilement à l’intérieur des immeubles. Donc inutile d’espérer vouloir visiter la ville à pied car la plupart du temps il est impossible de passer d’une rue à l’autre dans cet ensemble de routes et autoroutes qui s’entrelacent à n’en plus finir. Les transports en commun ne sont pas très développés, il y a deux lignes de métro automatisées qui traversent la ville et il faut beaucoup de temps pour arriver à l’endroit désiré. Restent les taxis, moyen économique et pratique mais là encore, il faut s’armer de patience si vous cherchez un taxi aux heures de pointe et aux abords des centres commerciaux (plus d’une heure d’attente pour trouver un taxi libre) car la demande est importante, quant aux taxis Uber, ils triplent le prix de la course durant ces périodes de haute fréquentation.

Et dans ce monde bétonné, vous aurez du mal à trouver un endroit paisible ou vous pourriez vous reposer: aucun arbre, aucun parc car en fait Dubaï compte peu de verdure pour des raisons essentiellement économiques (l’entretien d’un seul arbuste représente sous ces latitudes un cout de 2500 $ annuel !) Amateurs de verdure s’abstenir de venir à Dubaï, même les rares oiseaux ont du mal à trouver une place pour se poser


Dubai attire beaucoup de personnes pour son shopping de luxe. Le Dubai mall, le plus grand mall de la ville et du monde : 1150 enseignes, 1 million de mètres carrés, 4 étages, 160 restaurants pour 50 millions de visiteurs par an. Bienvenue dans la démesure !

Dans ce centre commercial, on y trouve le Dubai Aquarium, une cascade artificielle ornée de statues de plongeurs, des parcs d’attractions à thème et même une patinoire… et la terrasse du Dubai Mall donne sur son lac artificiel où se produisent tous les soirs le spectacle des fontaines, un “Las Vegas façon Dubaï “

Le tour du lac permet d’admirer les complexes hôteliers, les buildings et les différents points de vues sur le Burj Khalifa!

Se promener dans ce centre commercial est un véritable dépaysement : les européennes en mini-jupes et décolletés se mélangent aux femmes en burqa noir, qui sont d’ailleurs d’une grande élégance ! On ne voit finalement que leurs yeux, leurs mains et leurs chaussures ; mais cela suffit pour remarquer qu’elles sont toujours parfaitement maquillées, que leurs manucures sont impeccables et que leurs chaussures sont des escarpins de marques (coucou les Louboutins ) assorties à leurs sacs Louis Vuitton ou Chanel (souvent accompagné d’un sachet Victoria Secret).

Et chez les hommes, le contraste est tout aussi frappant, les touristes en short se mêlent aux locaux en tenue traditionnelle blanche, la dishdash, parfaitement repassée, d’un blanc immaculé, mettant en valeur leurs visages rasés de près avec des barbes magnifiquement entretenues, et le petit détail qui nous rappelle que nous sommes à Dubaï: la montre rollex en or qui dépasse discrètement des manches… Un beau mélange qui frappe immédiatement et qui ne met pourtant pas mal à l’aise, il semble n’y avoir aucun jugement de leurs parts

 

A l’extérieur du mall, Un incontournable à Dubaï: la tour Burj Khalifa , c’est le gratte ciel le plus haut du monde, pour l’instant…. Du haut de ses 828 mètres, elle domine toute la ville et il est possible de monter au 148ème étage at “the top of the skye”. Des ascenseurs nous amènent à 555 mètres en quelques secondes seulement (10 mètres par seconde). On a tout juste le temps de profiter de la projection sur les parois de l’ascenseur d’un diaporama qui compare les hauteurs de la Burj Khalifa avec les autres monuments de la planète (Tour Eiffel, Empire State Building etc…)

Mais cette tour est aussi un véritable désastre écologique: pour assurer la climatisation de ses 160 étages habitables, elle consomme 946 000 litres d’eau par jour.

Le chantier de Burj Khalifa a débuté en 2004 et la tour a été officiellement inaugurée le 4 janvier 2010. Plus de cinq années ont donc été nécessaire pour bâtir cet édifice gigantesque. Les 12 000 ouvriers étaient pour l'essentiel des immigrés d'Asie du Sud-Est. Leurs conditions de travail déplorables et leurs rémunération très basses ont suscité de nombreuses critiques. Des associations ont dénoncé les mauvaises conditions de travail et d'hébergement et les risques pour la sécurité de ces nombreux immigrés. En 2006, ils se sont mis en grève dans tout l'émirat et ont obtenu une revalorisation de leurs salaires après deux semaines d'arrêt de travail.


La promenade le long du canal reliant le centre d'affaire aux eaux du Golfe permet de voir la skyline de Dubaï. Ce canal, projet pharamineux, a crée en 2013 pour se doter d'un nouveau pôle de développement commercial et touristique. D'un coût de plus de 600 millions d'euros, le Dubai Water Canal est long de 3,2 kilomètres et large de 80 à 120 mètres. Ses berges accueillent de nombreux restaurants, lounges et hôtels de luxe, et c’est un excellent spot pour admirer la spectaculaire architecture de la ville. De luxueux bateaux sont amarrés dans la marina et attendent, sous la surveillance des employés de bord, que leurs riches propriétaires les fassent naviguer au large.


Des bâtiments tous aussi incroyables, comme ce musée du futur qui ouvrira ses portes le 22/2/2022, entièrement recouvert d’une calligraphie arabe retraçant les lignes d’un poème de Sheikh Mohammed, Premier Ministre des Émirats Arabes Unis et Souverain de Dubaï. Les écritures s’illuminent à la tombée de la nuit.

Mais pour que ces immenses façades brillent au soleil, il faut un entretien constant car le vent du désert, chargé de sable les rend rapidement sales. Là encore, les entreprises font appel à des travailleurs étrangers, principalement originaires du sous-continent indien, car ls souffriraient moins de vertige que d’autres. Dès qu’on regarde les gratte-ciels de Dubai, on devine leurs silhouettes, ce sont les laveurs de carreaux de l’extrême, sélectionnés puis entrainés avec rigueur avant d’être suspendus sur les façades des immeubles. Par exemple, nettoyer les vitres de Burj Khalifa, la tour la plus haute du monde de 828 prend entre 3 et 4 mois.


A côté de ce Dubaï futuriste, il y a le vieux Dubaï, plus traditionnel où habitent la majorité des Dubaïotes car dans la ville les loyers sont trop élevés et inaccessibles pour la majorité d’entre eux. Dubaï est une ville très cosmopolite puisqu’on ne compte que 10 à 15% de locaux, les autres habitants sont des étrangers expatriés . Parmi les communautés d’expatriés, la plus grande, et de loin, vient d’Inde. Ensuite, on dénombre beaucoup de Pakistanais, de Bengalis et de Philippins. Les ressortissants de ces communautés sont essentiellement employés sur les chantiers de construction et les marchés.

Nous sommes donc allés aux souks du côté du quartier de Deira. Depuis le vieille ville, il y a un embarcadère pour y accéder en bateau traditionnel. Les différents souks se trouvent côte-à-côte: l’or, les épices, le textile… L’endroit est plus typique et traditionnel que dans les autres quartiers mais il faut s’éloigner des allées principales pour trouver une note d’authenticité car de nombreux touristes visitent ce lieu et font la joie des rabatteurs qui nous alpaguent à chaque stand pour nous vanter leurs produits . Le souk de l’or de Dubaï montre encore la démesure de cette ville: plus de 300 boutiques, spécialisées dans le travail de l’or, de l’argent et des pierres précieuses dévoilent leurs bijoux dans des vitrines. La variété des bijoux exposés dans ces boutiques est vraiment incroyable. Boucles d’oreilles, colliers, parures, bagues, bracelets… partout, les vitrines brillent de mille feux. Toutes ces richesses sont exposées presque sans la moindre protection. Il n’y a aucune grille ou services de sécurité dissuasifs : le Gold Souk est le lieu parfait pour constater que Dubaï est une ville particulièrement sûre. Au total, d’après les estimations, les bijoux présents dans les vitrines représenteraient près de 25 tonnes d’or.


Et maintenant 3 jours de visite à l’Exposition Universelle qui était la raison initiale de cette destination.

Sur l’emplacement de l’expo, Il n'y avait que du désert ici. Aujourd'hui, ce bout de terrain, égal à deux fois la taille de la ville de Monaco, est devenu le site le plus visité à l'international. D'une durée de six mois, l'événement rivalise d'ingéniosité pour attirer des visiteurs du monde entier. 192 pays sont représentés à travers leurs pavillons et mettent en avant des technologies de pointe. Bien que nous ayons bénéficié du pass sénior, nous évitant les files d’attentes de parfois plusieurs heures (finalement, ça a parfois des avantages d’être classée dans la catégorie sénior) nous n’avons pas pu visiter tous les pavillons. Tous ne présentent pas un grand intérêt, et on devine rapidement le budget alloué à cette présence à Dubai à la taille du pavillon et l’objectif du pays. Certains états moins riches ne présentent qu’une exposition en photos agrandies des aspects touristiques de leurs pays, les plus riches tablent sur différents tableaux (politique, économique, touristique) …

Je vous emmène en voyage dans le monde entier à travers les différents pavillons, plus de 190 pays participant, je vous partage mes coups de cœurs

Pavillon de la Suisse

Ce pavillon suisse se présente sous la forme d’un gros cube aux façades réfléchissantes, qui dévoile un immense drapeau suisse ponctué par des petits points rouges et blancs se déplaçant sur ce tapis rouge: ce sont les visiteurs, protégés sous des parapluies aux emblèmes de la suisse, qui progressent vers l’entrée du pavillon

A l’intérieur, le visiteur est invité à partir en randonnée à travers une mer de brouillard pour découvrir l’exaltante nature de la Suisse, profiter des magnifiques paysages et découvrir les opportunités surprenantes offertes par la Suisse.


Pavillon du Kazakhstan

Le pavillon du Kazakhstan est très impressionnant dès la première minute: nous arrivons dans un immense espace recouvert de champ de blé, chaque épi illuminé par une LED, tout autour de nous, des murs miroirs se réfléchissant les uns sur les autres et sur lesquels défilent les riches paysages naturels du Kazakhstan. C'est très beau. Au deuxième étage, la capitale se dévoile au rythme du soleil et le pays présente des tas d’innovations technologiques insistant sur l’importance de l’intelligence artificielle dans notre vie sociale. La visite se termine par la performance acrobatique d’une danseuse avec un bras robotisé, spectacle symbolisant l'interaction humaine avec l'intelligence artificielle et la recherche d'un équilibre entre eux.Surtout, le pavillon met en lumière les secteurs de l'économie du pays dont le Kazakhstan est fier, tels que les secteurs de l'investissement, de l'industrie, du transport et de salogistique et de l'agriculture.


Pavillon du Bahraïn

Le pavillon apparaît de l'extérieur comme une boîte métallique, toute cabossée, sans fenêtre, truffée de longues tiges métalliques. Il est impossible d'en distinguer l'entrée ou la sortie.

Nous empruntons une longue rampe qui nous conduit dans un tunnel de pénombre où l'air devient plus frais, les bruits du monde extérieur s'estompent et une agréable odeur de fleurs réveillent nos sens. Selon l'architecte, cette descente offre « un passage entre le monde extérieur et l'intérieur du pavillon ». Une fois arrivés à l'intérieur du pavillon, nous découvrons une immense salle, recouverte de métal, traversée de toute part par des tiges métalliques s'élevant du sol au plafond et qui forment une sorte de forêt.  Pas de fenêtres et pourtant une lumière éclatante règne à l’intérieur du pavillon


Pavillon des Émirats arabes unis

Situé au cœur du site de l’Exposition universelle de Dubaï, le pavillon du pays hôte, les Émirats arabes unis (EAU), arbore l’un des designs les plus spectaculaires lors d’un événement regorgeant de merveilles architecturales.

La structure de quatre étages est recouverte de 28 ailes représentant un faucon, oiseau national des Émirats arabes unis. Les ailes, comportant des panneaux solaires intégrés, peuvent s’ouvrir complètement en quelques minutes pour mieux absorber la lumière du soleil et l’électricité qu’elles produisent est alors envoyée directement au réseau électrique principal. Lorsqu’ils ne sont pas utilisés, les panneaux restent protégés des éléments, y compris des puissantes tempêtes de sable de la région. Le bâtiment lui-même a la forme d’une tente bédouine traditionnelle, centrée autour d’un auditorium sphérique avec une grande lucarne juste au-dessus qui diffuse une douce lumière à l’intérieur. Contraste saisissant entre le sous sol qui nous fait voyager a travers des dunes de sable (du vrai sable du désert) et cette grande salle d’un blanc immaculé fraiche et aérée


Pavillon de l’Italie

Sa façade est recouverte d’un rideau de cordes nautiques réalisées à partir de plastique recyclé, l'équivalent d'environ 2 millions de bouteilles en plastique. À l'intérieur des cordes, des LED ont été incorporées pour éclairer et apporter dynamisme à la façade.

Le toit est composé de trois coques de bateaux grandeur nature, qui mesurent entre 40 et 50 mètres de long et sont peintes dans les couleurs du drapeau italien (vert, blanc et rouge) Les trois coques sont parfaitement capables de naviguer et après l’exposition elles seront utilisées comme telles. Elles sont soutenues en position renversée par de minces piliers en acier, qui soutiennent également une voile régulant l'intensité de la lumière naturelle au cœur du pavillon. Une série d'innovations et d'expérimentations animent toute la structure. Des matériaux de construction inhabituels ont été employés dans l'ensemble du projet, fruit d'un long travail de recherche : des algues au marc de café, en passant par les peaux d'orange et par le sable. Sur le plan technologique, un système de nébulisateurs est utilisé pour offrir une alternative durable à l'air conditionné.

La visite se termine par le « Teatro della Memoria », où est exposée une copie du David de Michel-Ange imprimée en 3D


Pavillon des Pays Bas

Véritable biotope, doté de son propre système climatique, le Pavillon des Pays-Bas produit de l’eau, de l’énergie et de la nourriture à l’aide d’innovations durables, comprenant notamment une ferme verticale. Ce monde miniature est alimenté en énergie propre grâce à des panneaux solaires en « vitrail » qui sont aussi des lucarnes, laissant entrer la lumière du jour dont les plantes ont besoin pour la photosynthèse.

Pour minimiser le transport, l'intégralité du pavillon a été construite avec des matériaux locaux. Tous les matériaux seront restitués ou recyclés à l'issue de l'expo, une stratégie qui permettra de minimiser au maximum l'empreinte carbone du pavillon. Ainsi, et compte tenu de la grande légèreté des solutions solaires, celles-ci pourront être facilement démontées, transportées et réutilisées après l’Expo. l

En entrant dans le pavillon, nous avons droit à une chorégraphie fascinante d'éléments visuels et graphiques, qui expliquent comment notre planète cherche à équilibrer l'eau, l'énergie et la nourriture puis nous “affronterons” la pluie dans le désert , magnifique mise en scène à l’aide de parapluies projetant des images au dessus de nos têtes sur les parapluies


Pavillon de Singapour

Le concept de base du pavillon de Singapour était de créer une oasis dans le désert, et d’offrir une parenthèse de calme dans l'agitation de l'exposition en venant se ressourcer auprès de la nature. Pavillon conçu à l'image du pays qu'il représente: Plus de 50% du territoire de la cité-Etat est occupé par de la végétation ou des arbres. Ainsi, la ville dans la nature est caractérisée dans le pavillon par des couloirs sinueux empruntant des passerelles qui traversent des jardins suspendus et qui contournent les cônes entièrement végétalisés et auto-alimentés en eau par un système de récupération de l’eau. Dès que l’on pénètre à l’intérieur du pavillon, une agréable fraicheur nous accueille; cette fraîcheur provient uniquement des feuillages qui régulent la chaleur et maintiennent l’humidité. Les "cônes", d'une hauteur de neuf mètres, entièrement végétalisés abritent chacun un thème. D'abord, la ville et les défis qu'elle représente face à un monde naturel menacé, puis la forêt tropicale, avec ses plantes rapportées de Singapour qui donnent aux visiteurs l'impression de se balader en pleine jungle. Viennent enfin les fleurs dans un espace entièrement pensé pour faire la part belle aux orchidées. Au total, 80.000 plantes provenant de 170 espèces ont été utilisées dans ce projet. Si le pavillon a principalement été construit en acier et recouvert de plantes, l'agence s'est efforcée de sélectionner des matériaux qui peuvent être démontés et réutilisés .


Pavillon de l’Angleterre

Construit à partir de bois, le pavillon en forme de cône a une façade circulaire faite de lattes saillantes sur lesquelles des poèmes, créés à partir de mots soumis par les visiteurs et générés par l'IA s’inscrivent en anglais et en arabe à l'aide de lumières LED sur la façade. Un nouveau poème est écrit chaque minute. La structure, qui est le premier pavillon britannique conçu par une femme designer, vise à attirer l'attention sur l'importance croissante des algorithmes et de l’IA


Pavillon de la Finlande

Le pavillon finlandais, qui s'inspire de la nature, du design et de l'innovation finlandais, a recouvert sa façade d’une toile tendue blanche, pour évoquer les paysages enneigés finlandais et a découpé son entrée principale pour rappeler les formes d’une tente arabe traditionnelle. Deux cultures se rencontrent dans le concept architectural du pavillon. Vue de l'extérieur, sa structure est simple mais raffinée. Et l’intérieur révèle un agréable espace “boisé” version moderne tout en courbes et en simplicité.


Pavillon de Russie

Un énorme dôme entouré de tubes colorés occupe le paysage de l'Exposition universelle 2020. Ce bâtiment, m’évoquant un gros bonbon, se présente sous la forme de deux hémisphères qui s'emboîtent l'un dans l'autre. A l’intérieur, une exposition multimédia high-tech présente une sculpture interactive du cerveau humain qui semble flotter dans les airs et démontre l’importance de la connaissance du cerveau humain et son fonctionnement .


Pavillon des États Unis

Pour les passionnés de l'espace, le pavillon des États-Unis est un incontournable. Pour débuter, un tapis roulant nous fait traverser les premières expositions sur la thématique de la liberté et des innovations .La section spatiale au sommet du pavillon nous permet de toucher une roche lunaire, vieille de plus de 3,5 milliards d'années ,qui a été collectée lors d'une des missions Apollo, on peut également voir une météorite martienne, trouvée en Antarctique, prêtée par la NASA et le jumeau du robot Mars Rover qui a voyagé sur Mars. Une reproduction de fusée SpaceX est exposée au dernier étage et un spectacle interplanétaire nous emmène sur la lune puis sur Mars


Pavillon de l’Autriche

A l’extérieur, le pavillon complètement différent de l’architecture classique, se présente sous forme de cônes blancs, brillants, installés côte à côte. A première vue, c’est très intrigant; c’est encore plus surprenant lorsque nous pénétrons à l’intérieur. Suivant le modèle des tours éoliennes de la tradition locale du bâtiment, les cônes de différentes hauteurs entraînent un déplacement constant de l’air, assurant ainsi un équilibre de la température. L’Autriche a souhaité tenir un engagement clair faveur de la protection du climat et de la technologie en s’inspirant des tours à vent historiques et des propriétés de régulation du climat de l’architecture d’argile arabe.

A l’intérieur, pas de spectacles audiovisuels comme de nombreux pavillons le proposent, mais nous découvrons un oasis de calme, très minimaliste, nous invitant à un voyage sensoriel, mettant tous les sens en éveil. Cette expérience est rendue possible avant tout par l’utilisation de la technologie, qui est utilisée ici de manière complémentaire et qui souligne et complète de manière optimale les surfaces d’argile des cônes avec les pictogrammes simples, la canopée de feuilles bruissant au vent sur les cônes ouverts et les intenses jeu d’ombre et de lumière.

La compétence autrichienne en matière de technologie n’est pas visible, mais perceptible. Mais elle montre que même dans le climat désertique chaud, la technologie de climatisation conventionnelle peut être largement supprimée. Les besoins énergétiques du bâtiment ont été réduits de plus de 70 % par rapport à des bâtiments similaires sur le site.

Bravo l’Autriche!! . Ce pavillon a d’ailleurs reçu le prix mondial d’architecture et de design.



Le pavillon de la Suède

Le pavillon suit un thème inspiré par la nature: promenons nous dans les bois au milieu de ces troncs importés du pays scandinave et terminons notre balade au café ikea niché dans un coin …

Introduire l’esprit de la forêt dans une création architecturale est une excellente façon d’aborder le problème de l’écosystème et ce pavillon qui a d’ailleurs reçu un prix d’architecture internationale est le véritable reflet de l’identité suédoise.


Pavillon de la Nouvelle Zélande

Le thème du pavillon est kaitiakitanga, le soin et la connexion entre la terre et les gens, et a été inspiré par les waka taonga, récipients fabriqués par les Maoris pour sauvegarder les objets de valeur. Des écrans numériques dans tout le pavillon affichent des images de la Nouvelle-Zélande et de ses industries.


Pavillon du Pérou

La façade du pavillon, composé d'un tissu volumineux, met en lumière le lien millénaire qui existe entre les Péruviens et le tissage. L'entrée du pavillon s'inspire des ponts en « ichu », le matériau avec lequel les anciens ponts incas étaient construits. En entrant, d'immenses murs animés nous font voyager au Pérou qui nous dévoile ses richesses, l’accent étant mis sur le secteur textile afin de promouvoir la fibre d'alpaga et le coton péruvien, et le secteur alimentaire, dans lequel les “superaliments” jouent un rôle primordial, dynamisant l'industrie alimentaire.


Trois impressionnantes portes sont installées à l’entrée de l’immense site de l’événement. Ces portails offrent des visions différentes en fonction du moment de la journée, en jouant de manière inventive avec la lumière et les ombres.

Monument dédié aux travailleurs de l’expo

Une rangée de 38 colonnes de pierre portant le nom de chaque travailleur impliqué dans la construction du site et leur rendre hommage car plus de 200 000 ouvriers ont pris part à la construction du site de l'expo, parmi ces ouvriers, 3 ouvriers sont morts et plus de 70 ont été grièvement blessés sur le chantier

Dernier aperçu d’autres pavillons ,

Une fois l’Expo terminée, le site sera transformé en une un quartier intelligent et connecté appelé District 2020, et plus de 80 % des bâtiments et attractions deviendront des installations permanentes. Si l’on considère que l’Expo de Paris de 1889 nous a donné la Tour Eiffel, on peut donc d’ores et déjà considéré que l’héritage architectural de l’Expo 2020 de Dubaï entrera lui aussi dans l’histoire.

Et voilà, notre périple se termine, reviendrons nous à Dubaï, je ne le pense. Même si cette ville mérite d’être vue au moins une fois, parce qu’elle présente un intérêt architectural, et que l’on se sente en sécurité, il me manque les petites rues ombragées, les commerces de quartier, les parcs ou viennent se promener les familles et où les chiens peuvent se défouler et rencontrer d’autres copains, une convivialité dans les rues…. bref avoir l’impression d’être dans une ville qui vit plutôt que d’être dans une ville dévorée par l’anonymat et la démesure…

Je vous conseille d’aller sur le blog de Philippe qui a une approche différente de cette ville et a ramené de magnifiques photos que je jalouse secrètement.

Merci pour les courageux qui sont allés jusqu’au bout de cette page.