Dans le château et surtout dans les jardins, des formes sculpturales et gigantesques jalonnent les allées et les bosquets dessinés par Le Nôtre.
LEE UFAN est un artiste contemporain qui a quitté clandestinement la Corée à l'âge de 20 ans pour se réfugier au Japon. Il s'inscrit dans la lignée des artistes contemporains tels POVERA en Italie, BUREN en France, et sa démarche est de révéler ce qui existe dans la nature et de laisser parler les éléments qu'il met en valeur. Il est contre le pop art qu'il considère comme un art trop égocentrique, cherchant à mettre en avant l'artiste lui même. Lui, sa démarche est toute opposée, il souhaite disparaître derrière son oeuvre et inviter le spectateur à entrer en résonnance avec ses oeuvres. L'intêrêt pour lui ne réside pas dans le rendu final (d'ailleurs, toutes ses oeuvres sont détruites à la fin de chaque exposition) mais dans la démarche qu'il a entrepris pour réaliser son oeuvre. Il va puiser son inspiration dans la nature, dans un état de méditation et de concentration, il communie avec la nature et il passe des heures à choisir les pierres qui composeront sa création. Par respect pour la nature, chaque pierre empruntée retrouvera sa place initiale lorsque l'oeuvre sera détruite.
Il utilise des matériaux nobles et pures:
La pierre, qui doit etre le plus dense possible et le plus compacte possible, représente la nature,
La plaque de métal, symbolise la société et il veut révéler la résonnance crée par la rencontre de ces 2 éléments . C'est une véritable invitation au voyage et au repos qu'il propose à travers ces installations méditatives et ultra épurées, dignes des jardins zen.
Le défi pour Lee Ufan était de créer ce parcours initiaque invitant le spectateur au recueillement et au silence afin d'écouter les vibrations de chaque élément, dans un lieu aussi visité que Versailles, ou des milliers de touristes affluent chaque jour.
Après des mois de recherche à parcourir les allées des jardins sur l'invitation de la direction du Château de versailles, l'artiste coréen a su s'adapter à l'environnement parfait des jardins et poser ses oeuvres minimalistes sans heurts dans le paysage, de sorte que ces installations, pourtant totalement contemporaines, semblent faire partie du décor.
Par respect pour ce jardinier talentueux, Lee Ufan a souhaité fait revivre les jardins en exposant ces oeuvres dans des espaces "intimes" et peu visités.
On découvre cette exposition munie d'un plan du parc, à la recherche des trésors cachés dans les bosquets
EXPO - Lee Ufan, peintre et sculpteur d’origine coréenne, est l’invité du château de Versailles dont il investit les jardins avec grâce et épure…
Après le kitsch de Jeff Koons (2008) et Takashi Murakami (2010), les exubérances rococo de Joana Vasconcelos (2012), et les arbres en bronze de Giuseppe Penone, c’est au tour de Lee Ufan, peintre et sculpteur d’origine coréenne, d’investir Versailles. Des installations méditatives et ultra épurées, dignes des plus beaux jardins zen. On vous dit pourquoi avec Versailles, ça matche.
Lee Ufan dialogue avec Le Nôtre
Lee Ufan présente dix œuvres épurées et méditatives, dont neuf dans les jardins. Au cours de ses nombreuses balades dans les allées du parc du château de Versailles, en vue de cette exposition, Lee Ufan s’est entretenu directement avec le célèbre jardinier de Louis XIV. En pensée, bien sûr. «J’avais l’impression queLe Nôtre était là et me chuchotait à l’oreille: «Je t’offre un lieu parfait, fais-en quelque chose de bien, si tu peux.», raconte l’artiste coréen qui vit et travaille entre le Japon, Paris et New York. «Le jardin est parfait. Le Nôtre est un génie. C’était difficile de trouver comment s’y insérer», souligne-t-il. Le jardinier ne se retournera pas dans sa tombe, les œuvres minimalistes de Lee Ufan se posent sans heurts dans le paysage géométrique conçu par le jardinier de Louis XIV. Et c’est d’ailleurs avec une tombe garnie d’une pierre, installée dans le célèbre bosquet des bains d’Apollon que Lee Ufan rend hommage à Le Nôtre.
Une chasse aux trésors dans les bosquets
Toujours en hommage à Le Nôtre, Lee Ufan a souhaité faire revivre les jardins de Versailles en exposant ses œuvres dans des espaces «intimes» et peu visités. On découvre donc cette exposition muni d’un plan du parc, à la recherche des trésors cachés que Lee Ufan a installés ici ou là. On s’engouffre dans le bosquet du Dauphin pour découvrir Relatum - Four sides of Messengers ou, un peu plus loin, dans le bosquet de l’Etoile, le sublime Relatum - L’Ombre des Etoiles, œuvre magistrale formée de plaques en acier qui forment un gigantesque cirque tapissé de graviers blancs sur lesquels sont disposés de grosses pierres sans âge. Tout cela à l’abri des regards.
Voir les jardins sous un angle nouveau
La force de la proposition de Lee Ufan, c’est qu’il ne prend pas possession du lieu en conquérant mais s’y insère intelligemment, sans ostentation, de sorte que ses œuvres, pourtant totalement contemporaines, semblent faire entièrement partie du décor. Et, sans que l’on s’en rende compte, Ufan nous fait voir le jardin sous un angle nouveau. Il cite d’ailleurs Paul Klee pour résumer sa démarche: «L’art ne produit pas le visible, il rend visible». Et s’explique: «Je n’ai pas présenté ma vision à travers ces œuvres mais j’ai «re-présenté» l’espace et le temps existants, je les ai rouverts. Je souhaite que les spectateurs rencontrent un nouveau jardin de Versailles, débordant de merveilleux». Catherine Pégard, présidente du château depuis 2011, a infléchi la politique d’art contemporain de Versailles en ce sens, recherchant des artistes soucieux d’établir des «correspondances» avec le lieu. L’œuvre de Lee Ufan répond parfaitement à cette demande. Son immense Arche, haute de 12 mètres, en acier inoxydable posée face à la grande perspective, en est l’incarnation la plus parfaite.
Relatum- Arche de Versailles
LEE UFAN s'est surpassé avec son oeuvre gigantesque: l'immense arche, haute de 12 mètres, qui est sur le parterre d'eau devant le château. Espèce de porte virtuelle qui permet de franchir le seuil et de voir apparaître cette immense perspective conçue par Le Nôtre. Il invite le spectateur à la franchir en toute conscience, pour entrer dans un nouveau monde ou les éléments communiquent entre eux et ou l'homme entre en résonnance avec toutes ces énergies environnantes.
Le souhait de l'artiste étant de nous faire voir de manière différente les lieux dans lesquels nous nous trouvons. Cette porte, représentée par cette grande arche, est soutenue par 2 immenses pierres avec un tapis d'acier sous l'arche qui a la même longueur que l'arche elle même. Tou est construit afin de connecter la terre et le ciel et de jouer avec les lumières et le vide.
Relatum- Le baton du géant
Baton du géant pour représenter la permanence de l'histoire du lieu et la permanence de la présence du roi
Relatum- Dialogue X
Il dispose ses plaques ondulées en acier patine corten afin de jouer sur la lumière, sur l'ombre portée et d'ajuster leurs convergences avec les façades du chateau. Agir sur le vide et la lumière pour atteindre des dimensions supérieures dans une dimension temporelle en relation avec cet acier corten qui se modifie dans le temps avec les variations atmosphériques.
Realatum- L'ombre des étoiles
Oeuvre magistrale formée de plaques en acier disposées en rond autour d'un tapis de graviers blancs sur lesquels sont disposées de grosses pierres sans âge, symbolisant les étoiles, disposées suivant la constellation de la grande ourse. Il a dessiné autour de ces étoiles tombées du ciel des ombres virtuelles faites de graviers gris, et suivant l'heure de la journée, elles s'harmonisent avec leurs ombres réelles
Sur ce site, LEE UFAN invite à une communion avec l'espace et l'infini
Mur Relatum Dialogue Z,
dissimulé par les arbres et l'opacité des plaques. Faire le silence en soi pour écouter le dialogue entre les pierres et l'espace environnant
Relatum- Earth of the bridge
Passage pour rentrer dans cette nouvelle dimension et entrer en résonnance avec les énergies vitales
Relatum-Lames de vent
Des tôles ondulées d'acier enfouies dans l'herbe representent les herbes agitées par le vent, véritables miroirs sur le tapis vert qui reflètent le ciel et qui rappelle l'interaction entre la terre et le ciel
Un rideau de lames métalliques converge vers le grand canal et amène le visiteur à otoyer l'infini
Realtum- la tombe hommage à ANDRE LE NOTRE