Voyage mystère organisé tous les ans par l’agence Atalante qui choisit, après un questionnaire, 8 voyageurs pour participer à cette aventure. Un voyage inédit qui n’a jamais été fait et qui ne figurera pas le catalogue (car trop de logistique et trop compliqué à organiser).
La destination n’est connue que le jour du départ à l’aéroport et pour pimenter l’excitation et l’impatience, chaque participant découvre à tour de rôle une photo lui donnant un indice sur la destination
Saurez vous trouver la destination à l’aide des indices reçus?
Réponse: le Kazakhstan !!!
Mais comment est ce le Kazakhstan?? Pour moi ça doit ressembler à la Mongolie avec des steppes à perte de vue, des mosquées et de grandes forêts. . Quelle ne sera pas ma surprise quand je découvrirai le vrai visage de ce pays. Mais le programme ne nous sera dévoilé que la veille pour le lendemain donc aujourd’hui, nous savons seulement que nous prenons l’avion pour Istanbul avec un vol de correspondance pour Almaty.
Ne pas connaitre la destination du voyage, partir complètement dans l’inconnu avec juste une liste fournie par l’agence sur les affaires à emporter (liste ne nous donnant aucune indication car il faut du chaud et du froid), se laisser complètement porter et faire confiance à l’organisation, c’est vraiment une grande aventure et je vais me laisser surprendre et profiter de chaque instant. Et il s’avérera que ce voyage sera bien au delà de mes attentes.
Situé au nord de l’Asie centrale, le Kazakhstan partage ses frontières avec, au nord la Russie (La frontière entre le Kazakhstan et la Russie est la plus longue frontière internationale continue au monde, s'étendant sur 7 644 km.), à l’est la Chine et au sud l’Ouzbékistan, le Kirghizistan et le Turkménistan. Bordé par la mer Caspienne à l’ouest et la mer d’Aral au sud-ouest, le Kazakhstan possède un relief très varié entre steppes, vallées et montagnes.
Cinq fois plus grand que la France (9ème pays par ordre de taille), il est aussi quatre fois moins peuplé que celle-ci. Il s'agit également du plus riche pays d'Asie centrale, en raison de ses importants gisements de pétrole et de gaz.
Autrefois le Kazakhstan était peuplé de nomades qui parcouraient la steppe tout au long de l’année. La région devint un territoire de l’Empire russe au XIXème siècle avant de devenir par la suite une république soviétique de l’Union Soviétique. En 1991, le Kazakhstan devient un état indépendant après la perestroïka et la chute de l’URSS a libéré l’ambition d’une jeune nation aux origines lointaines, en pleine transformation politique et sociale. Depuis 2022, le tourisme est autorisé sans visa.
Bien que les Kazakhs constituent la majorité de la population, le pays compte plus d’une centaine d’ethnies, dont les Russes (21,5%), les Ouzbeks (3%) et les Ukrainiens (1,8%), ainsi que les Allemands, les Tatars, les Ouïghours (de 1 à 1,4% chacun) et une centaine d’autres minorités. Aujourd’hui, les régions du Sud comptent environ 90% de Kazakhs, tandis que certaines villes du Nord demeurent majoritairement russes. Ancrée dans la tradition orale, la culture kazakhe subsiste davantage en zone rurale.
La langue officielle du pays, le kazakh, se parle autant que le russe qui demeure la "langue de communication interethnique". Ces deux langues figurent au programme scolaire.
La principale religion des Kazakhs, l’islam, regroupe le plus grand nombre d’adeptes dans le sud du pays. Les jeunes tendent à être plus croyants que leurs parents nés sous l’Union soviétique. Nombre d’entre eux se tournent vers une forme plus stricte de l’islam sunnite, instillée dans le pays par l’Arabie saoudite qui y finance des mosquées. Cela constitue une source d’inquiétude pour la société kazakhe, mais le gouvernement insiste sur la tolérance religieuse qui prévaut au Kazakhstan. Un quart de la population se réclame du christianisme (orthodoxe russe essentiellement).
Dimanche 13 Juillet: Visite d’Almaty
Almaty est la plus grande ville du Kazakhstan avec une population de près d'1,5 million d'habitants. La ville se situe dans la région montagneuse au sud du Kazakhstan. Ancienne capitale de l’État Kazakh pendant l’époque de l’Union Soviétique, Almaty a perdu son statut mais reste tout de même le principal centre commercial et culturel du Kazakhstan.
The green bazar
Le bazar vert est le plus populaire des marchés de la ville. On y trouve toutes sortes de produits locaux. Le hall principal est divisé en sections , surmontées de panneaux indiquant les produits disponibles ( les panneaux sont écrits en russe mais des symboles sont inclus permettant l’identification). Outre les fruits, légumes, fromages, épices et viandes typiques d’Asie Centrale, on trouve également du lait de jument, de la viande de cheval très prisée par les kazakhs. Malgré la chaleur et le manque de dispositif de refroidissement, l’hygiène semble remarquable.
Le parc des 28 gardes de Panfilov
Le parc des 28 gardes de Panfilov avait initialement le statut du Parc municipal, puis a été renommé en “Jardin Pouchkine”, plus tard en “Parc Lénine”, plus tard encore en “Parc de Fédération des Républiques Soviétiques” et ce n’est qu’en 1942 que le nom actuel de héros de la division de Panfilov, ayant défendu la ville de Moscou en 1941 contre les troupes nazies lors de la Seconde Guerre Mondiale, fut attribué au parc. Celui-ci est de nos jours l’un des hauts lieux d’Almaty.
Plusieurs ensembles culturels et architecturaux marquants se trouvent dans l’enceinte du parc: la cathédrale Zenkov, la maison des officiers et le musée central d’État.
Statue du général Ivan Vasilyevich Panfilov, installée en 1968.
Très beau mémorial dédié aux soldats résistants du Général Panfilov, composés principalement de soldats kazakhs et kirghizes, qui se sont opposés à l’avancée des chars allemands en direction de Moscou durant la seconde guerre mondiale. La division Panfilov a péri au combat pendant la seconde guerre mondiale.
Mémorial dédié à la révolution bolchévique
Monument aux soldats kazakhs tombés en Afghanistan:Situé près du Mémorial de la Gloire, ce monument a été inauguré le 15 février 2003 pour commémorer le 14e anniversaire du retrait soviétique d'Afghanistan. Il représente trois soldats en bronze debout sur un piédestal en granit au-dessus de quatre dalles symbolisant des pierres tombales. Sur les dalles sont inscrits les noms de 69 habitants d'Almaty qui ne sont jamais rentrés chez eux après la guerre en Afghanistan. Un casque de soldat et une branche de laurier à la base du monument complètent la composition.
Monument à Baurjan Momyshuly:Cette statue de l'écrivain de renom et héros de la Seconde Guerre mondiale a été installée le 10 décembre 2010 dans la partie nord du parc. Le monument le représente en pleine hauteur au sommet d'un piédestal en granit, célébrant ses contributions à la littérature et à la défense de son pays.
Devant la maison des officiers, une flamme éternelle brule en mémoire de ceux qui ont péri pendant la seconde guerre mondiale. On y trouve également le mémorial des combattants d'Almaty, ouvert en 1975 pour commémorer le 30e anniversaire de la victoire des Alliés contre les Nazis,
La Cathédrale de l'Ascension, également appelée Cathédrale Zenkov
La cathédrale Zenkov, est une très belle église orthodoxe située dans le parc des 28 gardes de Panfilov. C’est un véritable chef d’œuvre coloré en bois et plus fascinant encore: elle a été construite sans clous et c’est le 2ème plus haut édifice en bois avec ses 56 mètres de hauteur.
Musée central d’État
Visite du Musée central d’État. Fondé en 1931, il retrace l’histoire de la culture kazakhe et nous fait découvrir les coutumes et traditions nomades comme une yourte traditionnelle, des bijoux anciens, des costumes traditionnels, et des répliques de fauconniers, de paysans, d’artisans…
Lundi 14 Juillet: Direction les canyons et le lac Kaindy
Après une bonne nuit pour récupérer du voyage, tout le monde est impatient de partir à la découverte du pays. Personne ne connait le programme sauf Aline , notre guide Atalante et Dany, notre vidéaste qui nous accompagne et qui est chargé de ramener des images de ce voyage.
Canyon de Charyn







Après avoir parcouru 200km de steppes et demi désert, nous atteignons le Parc National du canyon Charyn, un des trésors naturels du Kazakhstan. Site très touristique rappelant les grands canyons. Au cours de milliers d’année, la rivière Charyn, au cours rapide, a crée ce canyon spectaculaire dont la profondeur peut atteindre 300 mètres. En se frayant un chemin à travers les couches de sol, la rivière a sculpté des formations rocheuses mystérieuses et colorées, allant du jaune au rouge. La vallée des châteaux, canyon le plus accessible et le plus célèbre, s’étend sur 2km et l’accès se fait à pied sur un sentier bordé de ces falaises verticales aux formes mystérieuses et imposantes; mais avec la chaleur étouffante beaucoup de touristes font ce trajet en camion soviétique: les“uaz”.
Le sentier amène au bord de la rivière qui s’écoule sur plus de 400Km et le courant étant très important il est fortement déconseillé de s’y baigner.
Pause déjeuner avant de remonter le canyon, c’est une petite mise en jambes avec ce dénivelé de 200m, rendu malgré tout très éprouvant par la chaleur (la température dépasse 40°C)
Lac Kaindy
Situé à 2000m d’altitude, le lac est difficile d’accès et nécessite d’emprunter tout d’abord un vieux bus local, tout terrain, aménagé à la façon kazakh, à savoir équipé de sièges complètement éventrés disposés comme dans un salon, de jolis petits rideaux aux fenêtres et des amortisseurs en fin de vie. Mais l’aventure ne s’arrête pas là, ensuite nous montons ensuite dans un vieil UAZ pour parcourir les derniers km sur un chemin défoncé et inondé par endroit.
Le lac Kaindy est une autre merveille naturelle du Kazakhstan.
Le Kaindy est un jeune lac qui s’est formé en 1911 suite à un tremblement de terre qui a entrainé l’effondrement d’une montagne, bloquant la rivière et provoquant le remplissage lent de la vallée et engendrant la formation de ce lac.
Les cimes des sapins pointent encore à la surface de l’eau. Il ne fait que 400m de long et sa profondeur est d’une trentaine de mètres mais ce qui fait la particularité de ce lac, ce sont ces troncs étroits d’épicéas, pratiquement intacts, qui émergent d’une eau d’un bleu étrange, de façon fantomatique. Le lac est très froid, ce qui permet aux arbres sous marins de préserver leurs aspects sinon ils seraient probablement déjà tombés et auraient été détruits par l’humidité
MARDI 15 JUILLET: LACS KOLSAÏ
Marche 19km- D+800m/D-800M
Lacs Kolsai
Kolsai est un ensemble de trois lacs situés dans les “montagnes du paradis” non loin de la frontière du Kirghizstan.
Le premier lac, Lower Kolsai, est situé à 1800m d’altitude et mesure 2km de long et 80m de profondeur. Un sentier escarpé partant du parking mène au lac entre les pentes abruptes des montagnes couvertes d’épaisses forêts d’épicéas. De nombreuses structures touristiques entourent le lac et beaucoup de touristes préfèrent sillonner le lac en bateau électrique ou parcourir le sentier à cheval plutôt que de randonner à pied vers l’extrémité du lac.
Le deuxième lac, le lac Minzholky ( lac vieux de mille ans) est situé à 2200m. Il est accessible par un chemin de 8km longeant la forêt et suivant la rivière. Quelques montées abruptes, avec des haltes de repos aménagées sur le chemin. Après 2 heures d’ascension, nous sortons de la forêt et débouchons, sous une légère averse, au bord du lac avec une eau d’un bleu profond, entouré de falaises vertigineuses recouvertes de sapins et d’épicéas. Un bivouac de touristes russes est installé au bord du lac. Pique nique sous une fine pluie mais la beauté du lieu nous fait oublier l’humidité et ne nous empêche pas d’aller tester la température de l’eau et de nous baigner, pas très chaud !!
Le troisième lac, plus petit que le précédent, situé à 2800m n’est accessible qu’avec un permis frontalier car il est proche de la frontière du Kirghizstan. Nous ferons la pause pique nique au bord du deuxième lac avant de revenir sur nos pas.
Camp de base Karkara
Nous reprenons notre bus en direction du plateau Keegen Green où nous attend un deuxième moyen de locomotion: un bus soviétique de l’Arctique, jaune fluo avec des roues aussi grandes que moi, un immense volant, pleins de leviers de vitesse et un intérieur très rudimentaire. Quarante cinq minutes de “montagnes russes” dans la nuit, sur un chemin complètement défoncé pour arriver au premier camp de base : Karkara Camp situé à 2200m, à la la limite de la frontière du Kirghizstan.
Accueil très chaleureux par la directrice qui nous fait visiter les lieux et nous incitent à faire un bania traditionnel; ce que nous nous empressons de faire. Par contre, vu le froid environnant, la pluie glaciale et la nuit sombre nous zapperons le bain froid dans la rivière.
MERCREDI 16 JUILLET: KARKARA- SARI ZAILU-
étape 8km- D+830M/D-90M
Au réveil nous découvrons notre premier campement qui comporte des tentes, des bungalows et des yourtes. Nous avons passé la nuit dans une yourte qui avait quelques fuites et qui n’a pas résisté aux fortes pluies de la nuit.
Matinée libre pour faire le tri dans nos affaires; afin de ménager les chevaux qui vont porter nos bagages, chacun de nous doit avoir un sac souple qui n’excède pas 10kg. Nous retrouverons les affaires retirées à la fin de notre trek.
Notre trek va se dérouler à l’extrême Sud-Est du Kazakhstan, à la limite de la frontière de la Chine et du Kirghizstan avec une montée progressive en altitude pour s’acclimater et des installations de bivouacs chaque nuit un peu plus haut. Nous allons traverser une zone complètement inhabitée, sur des sentiers inexistants, sans aucun balisage et sans aucune infrastructure. Pendant tout le trek, retour à la simplicité: aucune connexion, aucune prise électrique, aucun sanitaire.
La caravane transporte le ravitaillement pour toute la durée du trek (équipements pour le bivouac mais aussi nourriture). Quelques précautions sont nécessaires pour garantir les conditions d’hygiène:`
Pour les repas, la cuisinière prépare tous les plats au campement et ils seront transportés sous vide;
Pour la boisson ce sera l’eau des torrents préalablement bouillie. Nos repas se feront accompagnés de thé ou de café ou d’eau chaude avec des rondelles de citron.
Pour remplacer le lait, redécouverte du lait concentré sucré en comme celui de notre enfance, miam-miam…
Photo publiée sur Instagram par Katengri
Les porteurs préparent la caravane: 10 porteurs, 10 chevaux et répartition des sacs après pesage afin d’équilibrer les charges. Chaque sac est repéré par un numéro afin de faciliter les futurs chargements. Le départ est imminent …
Premier passage de col: le Arai Pass situé à 2650m. Cette première journée se déroule sous la pluie, au milieu de prairies recouvertes de fleurs de toutes les couleurs, et il faut parfois se frayer un chemin au milieu des hautes herbes qui nous cinglent les mollets. Chaussures et chaussettes trempées et ce n’est que le début, elles resteront mouillées jusqu’à la fin du trek.
Arrivée à 17h au premier bivouac situé à 2890m
Jeudi 17 Juillet: Sari Zailau- COL SARTASu PASS- Kokzhar Valley.
Étape 10km avec D+ 500m/D-900M
La nuit a été difficile: notre tente était installée sur un sol irrégulier avec pleins de bosses, il faisait très froid, les chevaux n’ont pas arrêtés de brouter à coté de la tente (je ne pensais pas qu’un cheval mangeait autant d’herbe, ne ferait il pas mieux de se reposer la nuit et de dormir avant d’attaquer sa dure journée??), et l’idée de remettre des chaussures mouillées ne nous enchantent pas trop. Mais très vite, la mauvaise humeur s’estompe, la fatigue s’efface et après avoir fermé notre sac à dos, pris le petit déjeuner, fait quelques exercices d’échauffement, nous voilà partis pour franchir le col Sartasu à 3640m.
Nous entamons une montée progressive sur le plateau de Sari Zailau, immense prairie recouverte de fleurs, pas de sentier balisé, pas de sentier tout; tout au plus quelques pistes tracées par les animaux. Il faut souvent se frayer un chemin travers la végétation, les pierres, les tourbières… Bref, chacun suit son propre chemin visant le col visible au loin.
Malgré le temps ensoleillé au réveil, très vite le temps se couvre et plus nous montons, plus les températures chutent, plus le ciel s’obscurcit, plus la respiration s’accélère, plus l’allure ralentit et c’est sous une averse de grêle-neige que nous atteignons enfin le col. Brouillard épais, aucune visibilité. Quel dommage!!
Mais la chance est avec nous car au bout de quelques minutes, après être arrivés au sommet du col, le vent se lève et vient nettoyer le ciel de ses gros nuages, le soleil vient éclairer les pans de montagnes nous dévoilant une palette de couleurs allant du vert fluo au rouge orangé contrastant avec les moraines grises et sombres. Tout s’illumine et un paysage magnifique se dévoile sous nos yeux.
Progressivement, le groupe qui s’était étalé dans la montée se regroupe au sommet puis la caravane nous rejoint. Nous partageons notre pique nique avec les porteurs qui ne s’octroient qu’une courte pause avant de repartir pour atteindre le prochain campement et l’installer avant notre arrivée.
Bataille de boules de neige sur le névé, pauses rafraichissantes dans la neige… difficile de repartir, même les chevaux font de la résistance et refusent de quitter ce lieu chargé d’énergie, entouré d’un silence sacré et de couleurs changeant au gré du soleil! Mais une longue descente nous attend.
Descente vers la vallée visible derrière la colline. C’est encore loin !!!
Magnifique descente vers Kokzhar Valley, des fleurs, encore des fleurs, d’immenses parterres d’edelweiss, des milliers de papillons, des mousses fluorescentes, des cascades, des cours d’eau et pour clôturer le tout des survols d’aigles au dessus de nos têtes.
Après une longue descente nous arrivons dans la vallée, nous longeons le torrent, que nous traversons de nombreuses fois (et voilà, de nouveau les chaussures trempées) quand enfin, nous apercevons le bivouac. Et pour une fois, le soleil nous accompagne, on aura peut être la chance de sécher nos habits et de nous laver dans la rivière.
Camp à 2650m. La journée se termine autour d’un feu de camp en compagnie des porteurs et chacun a l’opportunité de montrer son talent artistique.
vendredi 18 juillet: kokzhar valley
ETAPE 23KM AVEC D+500M/D-230M
Les chevaux nous ont encore tenu compagnie toute la nuit en venant brouter à coté de notre tente et en prime, ils nous ont fait un cadeau devant l’entrée de la tente. Démarrage à 8 heures pour une longue étape qui va nécessiter de nombreux passages dans l’eau car nous allons longer la rivière et la traverser souvent.
Démarrage sur la plaine au milieu de hautes herbes et d’une végétation très dense avant d’atteindre le torrent. Au début, nous changions de chaussures pour remplacer les chaussures de randonnée par des chaussures prévues pour l’eau, mais très vite, au vue des répétitions de traversée, nous finissons par marcher avec les chaussures de randonnée, ça fait un peu “flop flop” au départ mais l’eau s’évacue assez rapidement .
L’eau d’un bleu cristallin est glacée mais ça nous rafraîchit car il fait très chaud aujourd’hui. Parfois nous devons faire des grands détours pour trouver un passage pas trop profond, le courant étant important, nous pourrions facilement perdre l’équilibre et être emportés. Nous suivons ce torrent sur 15km.
Pause pique nique suivie d’une baignade dans le torrent
Le paysage change brutalement, après le fond de vallée traversé par le torrent, nous arrivons sur une steppe, entourée de montagnes et pour la première fois, nous trouvons une trace humaine: une yourte occupée par un couple d’éleveurs nomades, perdue au milieu de nulle part.
Nous allons leur rendre visite et la kazakh nous réserve un accueil très chaleureux, elle parait très heureuse de voir du monde. Après avoir rapidement dressé une table à l’intérieur de sa yourte, elle nous propose de nous installer et nous offre du thé, des biscuits, des pains maison servis avec du fromage et du beurre.
Le couple de fermiers passe tout l’été sur la steppe avec leur élevage, produit du laitage et des fromages qu’ils vendent à une ville voisine et repartent en hiver dans leur étable, située dans une ville assez éloignée.
Petite séance photo avant de quitter le couple, en guise de remerciement, voulant éviter de leur donner de l’argent, nous cherchons au fond de nos sacs des cadeaux que nous pourrions leur faire: médicaments, chocolats, bonbons, cigarettes semblent leur faire très plaisir.
La randonnée se poursuit sur le plateau qui semble subitement très habité, au loin des yourtes de nomades avec de nombreux élevages de chevaux et nous croisons même des jeunes en moto. Des troupeaux de chevaux profitent de l’herbe grasse tandis que des poulains nous observent d’un air curieux. Nous nous dirigeons vers la falaise blanche contrastant avec les prairies verdoyantes et les roches multicolores, où nous croiserons de nouveau des éleveurs qui nous offriront du fromage.
La fin de l’étape semble interminable, d’autant plus que nous avons beaucoup de mal à trouver le campement. Un survol du drone pour repérage sera nécessaire pour nous donner la direction à suivre. Arrivée à 18h au camp situé à 2800m au bord de la rivière sous la pluie et le froid qui contrastent avec la chaude journée que nous avons eu.
SAMEDI 19 JUILLET: KOKZHAR VALLEY- TEKES PLATEAU
ÉTAPE 22KM AVEC D+800M/D-950M
Allez courage, on oublie les douleurs aux genoux, les tendinites au talon, la fatigue d’une mauvaise nuit. Savourons notre chance d’être là !!
Au programme: montée sur 12km pour rejoindre le Tuy Pass à 3560m. Les montagnes enneigées se rapprochent et la température se rafraichit. Au sommet, la récompense: des montagnes à perte de vue avec une palette de couleurs incroyable et des survols d’aigles au dessus des sommets.
Puis qui dit monter, dit descendre… Longue descente vers le Tekes plateau abritant de nombreux élevages de chevaux.
Au fur et à mesure de la descente, le paysage montagneux devient forestier avec de grandes prairies fleuries accueillant des troupeaux sauvages de chevaux et de vaches, puis les alpages deviennent de magnifiques forêts de sapins aux formes allongées et effilées et puis nous retrouvons la rivière avec ses traversées. Il va falloir de nouveau mouiller les chaussures!! La fatigue se fait ressentir et le groupe se disperse de plus en plus.
Immense forêt de sapins presque comme en Europe.
Arrivée avec la pluie au campement. Les retardataires arriveront plus d’une heure après nous.
Les derniers marcheurs arriveront peu avant la nuit. Le camp est à 3220m et nous arrivons sous une fine pluie glacée qui nous transperce. Les polaires sont les bienvenues mais ne suffisent pas à nous réchauffer après la toilette sommaire dans l’eau glacée.
DIMANCHE 20 JUILLET: TEKES PLATEAU- ULKEN KOKPAK VALLEY
ÉTAPE 10KM, D+800m/D-700M
Les sacs sont prêts, tout le monde est motivé pour cette nouvelle journée qui s’annonce très difficile: une montée de 800m sur 3km, ça va être raide mais par contre ça va décoter vite.
Ferme d’élevage de chevaux
Nous commençons par une descente de 10km le long de la steppe de Tuyuk Kokpak en longeant et en traversant la rivière. Nous croisons une ferme et heureusement le fermier, nous voyant passer, nous indique un passage pour traverser le torrent et rejoindre le chemin qui nous conduira à l’accès dans la forêt pour atteindre le col. Et là, nous attend une montée très raide pendant 3h vers le Green Pass à 3150m.
Pas de sentier tracé, chacun doit essayer de se frayer un passage au milieu des branchages, des fougères, des ronces, des souches d’arbres, des roches, des herbes hautes et piquantes et surtout veiller à ne pas glisser sur les mousses abondantes qui recouvrent le sol.
Au sommet, magnifique vue sur la large et longue vallée de Uken Kokpak que nous venons de traverser, avec au loin le ferme que nous avons croisé. Pause bien méritée avant d’entreprendre la descente.
Une piste, des voitures, des gens, on n’est donc plus seuls au monde!!
La descente est interminable, mais une surprise nous attend à la fin: nous débouchons sur une piste ou nous attendent 2 pick up 4x4: c'est le directeur du camp de base que nous avons rencontré au départ du trek qui a apporté du ravitaillement pour la semaine et les fameuses bières tant attendues. Record: nous sommes arrivés avant la caravane qui a emprunté une autre voie plus accessible pour les chevaux.
Nous avons les conditions idéales pour faire une séance de yoga: des gens motivés ( pas tous: certains préfèrent nous regarder, d’autres font semblant de participer mais en fait dorment ) un terrain plat, un sol sec, pas de pluie et un immense besoin de s’étirer.
Soirée très festive au camp, nous dansons et chantons avec les porteurs. Camp à 2400m
LUNDI 21 JUILLET: ULKEN KOLPA VALLEY- KARAKOL LAKE ( LAC NOIR )
étape 10km- D+1050M/D-350M
Tout le monde rassemble ses affaires afin de libérer les tentes et permettre aux porteurs de les démonter pour le prochain départ.
De nouveau, comme chaque matin, le soleil réapparait et vient nous réchauffer de notre nuit glaciale. Aujourd’hui on monte encore plus haut, vers le Karakol Pass à 3550m
L’arrivée au sommet après 4h nous offre un merveilleux panorama sur les montagnes Thien Shan (les Monts Célestes) et le pic caractéristique en forme pyramide du Khan Tengri Peak.
Au loin nous pouvons voir le Karakol Lake ou se situera notre camp à 3150m. Les premiers arrivés éviteront la giboulée de pluie et de grésil, les retardataires se feront trempés par cette averse violente. Le vent glacial et le mauvais temps ne nous inciteront pas à nous baigner (sauf pour les courageux qui oseront braver le froid et la pluie), pour les autres, tant pis, ce sera une toilette à la lingette; de toute façon, on sent tous très mauvais !!!. Au loin on distingue le glacier. Nuit très difficile à cause des températures et de l'humidité.
Pendant les pauses, les chevaux ont les membres liés (les 2 pattes avant et 1 patte arrière) A première vue, cette pratique m’a questionnée, voire dérangée, puis j’ai compris; dans la steppe il n’y a pas d’arbres pour attacher les chevaux. Avoir les pattes attachées, limite certes leur mouvement et les empêche de s’enfuir, mais leur permet cependant de se déplacer et d’aller brouter librement.
MARDI 22 JUILLET: Karakol lake- Akkol Lake (lac blanc)
étape 8km- D+ 600M/D-600M
Départ en direction du Akkol Pass à 3650m.
L'altitude commence à se faire sentir, l'allure est plus lente, le souffle plus court, mais la bonne humeur est toujours de mise et l’arrivée au sommet nous réserve de telles belles surprises..
Lake Akkol au loin, là ou le bivouac sera dressé.
Descente longue et difficile sur la moraine vers Lake Akkol pour atteindre le camp situé à 3100m à proximité du lac et d'une petite cascade qui fera notre bonheur.
Après l’effort, le réconfort: nous profitons du soleil pour faire une toilette dans le torrent, faire une rapide lessive pour avoir un tee shirt propre, boire un verre de thé (avec du lait concentré sucré, of course) et se laisser caresser par les rayons de soleil . Certains bénéficieront même d’une séance de réflexologie ou d’un massage du dos. C’est le luxe avec Atalante !!
MARDI 23 JUILLET: Akkol Lake- Ashutor Valley
ÉTAPE 16KM- D+700M/D-900M
Arrivé bien avant les autres, le chef surveille son équipe de porteurs
Longue montée vers Ashutor Pass à 3850m. Nos efforts sont largement récompensés par le panorama qui s'offre à notre arrivée: un immense cirque de glaciers avec au loin toute la chaîne de montagnes avec ses sommets culminant à plus de 7000m.
Par contre, il nous reste encore cette crête à gravir pour arriver à 3800m.
Arrivée, à bout de souffle, mais l’effort d’ascension est vite oublié devant un tel panorama.
Fermez les yeux un "ins...temps"…
Imaginez cette immensité, ces pierres chargées d’histoire, ce silence sacré, ces couleurs qui changent au gré du soleil…
C’est ici que la Terre et le Ciel semblent se toucher.
Difficile de partir, on voudrait graver ces images en nous et continuer à s’émerveiller devant un tel spectacle. Mais la descente va être longue…
Nous entamons une longue descente qui va s’avérer très difficile. Elle se prolonge au milieu des pâturages de chevaux et de vaches avant de se poursuivre dans la forêt de sapins sur un sentier suivant le torrent glacier chargé de sédiments et de branchages. Impossible à traverser du fait de sa puissance, mais heureusement un minuscule pont de bois permet le passage. Nous voilà enfin arrivés, juste avant l'orage.
Dernière nuit de bivouac. Un air de mélancolie flotte sur la team, on avait prévu de faire une super fête mais tout le monde est fatigué et ressent à la fois un sentiment de tristesse de réaliser que tout s’arrête mais aussi un sentiment un sentiment de joie de s’imaginer prochainement dormir dans un vrai lit, dans de vrais draps, de prendre une douche chaude, de mettre des habits propres, de retrouver ses proches... Bref, retrouver une vie normale.
JEUDI 24 JUILLET: ALMATY
Dernière journée passée dans le bus pour rejoindre Almaty ou nous dormirons pour rejoindre l’aéroport le lendemain matin
Au revoir Kazakhstan, tous tes paysages resteront gravés en nous
Au revoir et merci l’équipe de porteurs, qui nous a permis de vivre ce trek dans d’excellentes conditions
Au revoir la team de kazakhs, quelle équipe !!! Prête à repartir avec vous
Merci Dany Lopez, (le vidéaste qui nous a accompagné pour mettre en image notre aventure). pour cette petite vidéo en avant première. On attend avec impatience le film définitif.