Ma ville, la Celle Saint Cloud, ville de banlieue parisienne, compte plus de 20 000 habitants mais pourtant la nuit, on s’y sent seul.
Les rues sont désertes, les commerçants ont baissé leurs rideaux de fer, les lampadaires brillent péniblement dans les entrailles de la nuit, les gares sont devenues silencieuses, les voitures sont sagement parquées dans les rues et seules les façades d’immeubles affichent une présence humaine avec, de temps en temps, une fenêtre qui s’éclaire, un écran de télé qui projette des jeux de lumière…
Parfois, il m’arrive de croiser un passant promenant son chien ou une personne marchant furtivement, rentrant d'une journée harassante, le regard las et fatigué.
Mais lorsque je me promène au hasard des rues, j’éprouve le sentiment de me fondre dans l’obscurité, de me laisser envelopper par la nuit environnante, et de pouvoir me cacher au regard des gens pour avoir une vision intrusive sur leurs vies privées.
La nuit, c’est un monde mystérieux, qui incite à la mélancolie, à la tristesse car les pensées qu’on a dans la l’obscurité ne sont pas les mêmes que celles qu’on a dans la lumière.