Les vents soufflant d'Ouest en Est dans les latitudes 50° Sud, sont la force motrice d'un des courants océaniques les plus importants du monde: le courant circumpolaire antarctique, qui fait le tour de a planète, autour de l'Antarctique sans être interrompu par une masse de terre. Le courant circumpolaire atteint son point le plus étroit dans le passage de Drake ou il passe entre le Sud de l'Amérique du Sud et le Nord de la péninsule antarctique (exactement le parcours que nous faisons) et son passage est souvent houleux avec une mer agitée, pouvant atteindre des creux de plusieurs mètres. Nous aurons de la chance car le passage sera relativement calme.
Le lendemain matin vers 7h, un petit bateau s'approche du "Diamant" pour permettre à un pilote chilien de monter à bord. En effet,notre navire ne peut s'approcher de l'ile d'Horn sans remplir cette condition. Puis un peu plus tard, nous mouillons au large d'une baie ou les zodiacs pourront nous débarquer. Nous ne sommes pas exactement au Cap Horn mais sur l'ile d'Horn. La véritable falaise du cap Horn est inaccessible depuis la mer
Nous terminons notre balade en nous arrêtant au pied du phare . Il est aujourd’hui enchâssé dans un bâtiment plus moderne ou vit la famille du gardien des lieux et ou est installée une petite boutique. Outre l'achat de souvenirs estampillés "Cap Horn", nous pouvons aussi déposer notre nom dans un livre d'or ou apposer le cachet des lieux sur une carte postale. Pour ce qui est des passeports, les services du bord ont veillé pour nous à ce qu'ils soient dument tamponnés. En ressortant, nous admirons la jolie petite chapelle "étoile de la mer" dont le bois a été buriné par les embruns et les vents du large.
Il nous reste cependant un rituel à accomplir, celui de vraiment doubler le Cap Horn. Pour cela, le commandant conduit le "Diamant" à l'aplomb de la falaise. Nous la dépassons une 1ère fois dans un sens (ouest- est) puis une autre fois dans l'autre sens , le "vrai" sens: d'Est en Ouest. En effet, les marins, qui risquaient leurs vies dans les parages faisaient le plus souvent route depuis l'Asie vers l'Europe. Comme eux, nous franchissons la frontière virtuelle entre océans Pacifique et atlantique. Ça y est nous sommes de vrais Cap-horniers !
Champagne à bord pour fêter ça. Merci au commandant Garcia de nous avoir fait vivre de tels moments!!
Mais déjà, un vent nostalgique se lève à bord du "Diamant", la fin du voyage approche et il va falloir quitter ce lieu magnifique, hors du temps, pour retrouver la civilisation, le bruit, la pollution... la reprise va être difficile, mais ses images resteront à jamais gravées dans nos mémoires.