Ce week-end du 4 Mars 2016 à Paris, s'est tenu le salon mondial du tatouage, considéré pour certains comme le dixième art.
En 2013, le tatoueur Tin-Tin (le tatoueur des stars: les plus grands sont passés sous ses aiguilles, de Johnny Halliday à Florent Pagny, en passant par Kad Mera, Jean Paul Gauthier, Alizée, Pascal Obispo...) fait le pari de réanimer le Mondial du tatouage, en convoquant, après 13 ans d’absence dans la capitale, les artistes des quatre coins du globe. Premier rendez vous est donné aux parisiens au centre 104 en 2013. Deux ans plus tard, le salon double sa capacité d’accueil, le centre 104 devient alors trop petit pour accueillir autant de visiteurs, aussi en 2015 il investit la Grande halle de La Villette en son intégralité. Fort de son succès, ce rassemblement est passé de 15 000 à 35 000 visiteurs en deux ans, et entend grandir encore cette année et battre le record mondial d’affluence !
Depuis une dizaine d'années, le nombre de personnes tatouées en France a explosé, banalisant presque le fait de se graver la peau. Ici, on est au-delà de la mode ou du phénomène de société. C'est la communauté du tatouage qui se retrouve soit pour se faire immortaliser l’œuvre d'un des 350 tatoueurs reconnus exposant à l'événement, où seulement pour jeter un œil et découvrir de nouveaux artistes.
Pour les curieuses comme moi, c'est l'occasion de faire une série de photos et d'immortaliser ces rencontres surprenantes au détour des allées, pour les aficionados du tatouage, c'est l'occasion de rencontrer des grands noms de tatoueurs et de trouver une partie encore libre sur leurs corps pour graver un nouveau tatouage. Il y a aussi les "débutants" qui vont tenter leurs premiers tatouages tout en sachant que ça fait mal....
L'intérêt de ce Mondial, c'est qu'on peut s'y faire tatouer. Sur rendez-vous pour les plus grosses œuvres, mais aussi sans, en choisissant des motifs plus petits, appelés des flashs, faisables sur le moment. Les séances peuvent donc aller du remplissage d'un dos entier à une petit rose à la pointe de la clavicule, d'une cuisse remplie à un poignet sobrement décoré.
Manque d'inspiration pas de problème, les tatoueurs ont des book avec leurs réalisations et il n'y a plus qu'à choisir. Mais si la personne veut un tatouage unique et personnalisé partir d'une photo, d'un dessin ou même d'une simple idée, le tatoueur peut alors réaliser un modèle unique mais le prix sera beaucoup plus élevé.
Le prix du tatouage dépend de facteurs multiples : taille, emplacement, renommée du tatoueur, renommée du salon… Certains tatoueurs fixent le prix en fonction du temps passé pour réaliser le tatouage, en annonçant un tarif horaire (environ 100 euro de l'heure) le prix définitif du tatouage étant donc connu une fois qu’il est terminé. Certains artistes travaillent très vite, d’autres plus lentement, sans que cela change forcément le résultat. D’autres tatoueurs fonctionnent par surface, et annoncent tout de suite un prix. Le tatouage couleur sera plus cher que le tatouage en noir et blanc, une surface plane comme le dos est plus facile à travailler qu'une malléole de cheville par exemple, un motif complexe nécessite plus de temps, plus d'encre ...
Parmi le brouhaha des visiteurs, on peut entendre le bruit des dermographes (appareil constitué de multiples aiguilles attachées à une barre avec un canon électrique faisant pénétrer ces aiguilles sous la couche la plus haute de l’épiderme pour insérer l'encre du tatouage), mais aussi les plaintes des tatoués, allongés sur le ventre ou sur le dos, le visage et les mains crispés de douleur. Cependant, toutes les parties du corps ne sont pas égales face à la douleur: les avant-bras, les biceps, les pectoraux ou les épaules sont largement moins sensibles que les genoux, le ventre ou le bas des mollets. Mais c'est le prix à payer pour revisiter son corps.
Lors de ce salon, est organisé un concours de tatouage encadré par un jury de légendes dans le monde du tatouage avec l'élection du meilleur tatouage, catégorie couleur et noir et blanc. Il y a également des stands pour professionnels, guitares décorées par des tatoueurs, des concerts de musique, des stands de présentation de crèmes de soin...
Concernant les styles, de nouvelles tendances apparaissent, souvent basés sur des lignes et des résultats proches de la peinture abstraite.
Le tatouage japonais traditionnel est entièrement réalisé à la main avec de fines aiguilles, de l’encre de charbon et des pigments de couleur. L’outil est une sorte de manche en pointe, en général en métal mais autrefois en bambou, au bout duquel sont insérées ces aiguilles dont le nombre dépend de la taille du tatouage. Suivant le type de travail et la partie du corps concernée, le tatoueur peut utiliser de 5 à 36 aiguilles. L’encre utilisée est toujours la même encre noire depuis 300 ans.
Cette technique traditionnelle n’est désormais que peu utilisée par les tatoueurs, car elle nécessite des techniques et des connaissances spéciales. Elle est également réputée très douloureuse : 80% des tatouages entrepris par cette méthode sont inachevés du fait de la douleur qu’ils impliquent.
Pour ce qui est de l’ irezumi, ce type de tatouage est moins courant car cher, long et douloureux à réaliser. C'est une technique de tatouage unique en son genre qui fait que le motif recouvre entièrement le corps tout en restant discret. Très couteux, un irezumi sur l’ensemble du corps peut couter jusqu’à 28 000 euros et nécessiter plusieurs années de tatouages. Long et fastidieux à réaliser un irezumi sur l’intégralité du corps nécessitera plusieurs mois ou années de travail.
En fonction de l’effet désiré, le nombre et l’épaisseur des aiguilles différera.
Un tatouage complet recouvre tout le corps sauf les mains, les pieds, le cou, et une bande centrale au milieu du torse . De ce fait, quand quand la personne est habillée, rien ne transparait.
Maintenant, à vous de décider si ça vous tente, moi personnellement, je préfère être spectatrice plutôt qu'actrice.