Crise sanitaire avec frontières fermées nous oblige à changer nos projets de vacances, à défaut d’aller observer les ours et d’approcher les volcans au Kamtchatka, nous restons en France et nous allons découvrir les côtes normandes et bretonnes.
Notre périple commence à Saint-Malo, appelée la cité corsaire. Cette petite ville est située sur l’estuaire de la Rance en Ille-et-Vilaine en face de Dinard et elle est réputée pour son architecture et son patrimoine historique, sa citadelle et ses remparts. Du fait de sa richesse historique et de la beauté environnante, il y a pleins de choses à faire à Saint-Malo.
SAINT-MALO ET SES ENVIRONS
Se perdre dans le rues de Saint-Malo
Rien de tel pour découvrir la ville que de déambuler au hasard et se perdre dans les rues de Saint-Malo intramuros. Une des meilleures façons pour découvrir de jolis coins, tout en s’octroyant une pause crêpe dans une des nombreuses crêperies après avoir bien entendu fait une halte dans une boulangerie pour manger le fameux kouign amann et un far breton, deux spécialités bretonnes.
Se balader sur les remparts après avoir farnienté sur la plage en attendant le coucher du soleil
La piscine naturelle de Bon Secours, praticable à marée basse a disparu sous les flots et seul subsiste le plongeon émergeant de l’eau
Après avoir profité de la fin de journée chaude et ensoleillée sur la plage de Bon Secours, face au Grand Bé , nous continuons notre promenade sur les remparts pour admirer le coucher de soleil et tenter de photographier de grandes vagues de submersion liées aux grandes marées, en effet nous sommes au moment des grandes marées d’équinoxe avec un coefficient de 113 (très élevé) , mais l’absence de vent et la direction des vagues nous a privé de ce spectacle
Découvrir les joies de la plage
Sur la plage, il n’y a pas que la bronzette, une multitude d’activités peut se faire, la marche, la pêche à pied pratiquée en bord de mer, à marée basse pour ramasser des crustacés ou des mollusques, la baignade avec combi pour les touristes et seulement s’il y a du soleil alors que les locaux, eux, se baignent tous les jours quelque soit le temps et la température, (comme cette dame de 84 ans que j’ai croisé sur la plage et qui me racontait qu’elle se baignait tous les jours) jogging, jeux de ballons en famille, cerf volant….
Déambuler dans les brises vague
La mer peut parfois se révéler brutale. Pour lui résister, Saint-Malo a planté des pieux le long de ses plages.
Retour sur l'histoire de ces troncs qui font le paysage malouin. C'est en 1698 qu'a été prise la décision d'installer les pieux de la plage du Sillon, après que les marées d'équinoxe de mars et septembre précédents aient endommagé les fortifications.
C'est en 1825 que l'opération la plus spectaculaire fut entreprise, à l'initiative de l'ingénieur des Ponts et chaussées Mr Robinot : 2 600 troncs « tortillards » furent enfoncés dans le sable, d'environ un tiers de leur longueur, initialement de sept mètres.
Manger des huîtres au port de Cancale
Cancale est surtout connu pour ses huîtres, activité locale pratiquée depuis l’antiquité (la ville fournissait même la Cour de France) et l’incontournable est d’aller au marché aux huitres, face à la baie du Mont Saint Michel.
Sous les petites tentes rayées bleues et blanches, plusieurs producteurs locaux exposent leurs produits et on peut acheter des huîtres à emporter ou carrément les déguster sur un plateau fraîchement préparé sous nos yeux. L’expérience des ostréiculteurs leur permet d’ouvrir les huîtres à la vitesse de l’éclair, c’est incroyable !
Une fois le plateau d’huîtres acheté, il faut se diriger vers le camion “La Quille” pour prendre un verre de vin au passage. Puis direction les jetées du port pour savourer son plateau. Lorsque la dégustation est finie, il suffit de faire comme tout le monde et de jeter les coquilles sur la plage.
Les ostréiculteurs, ou « jardiniers de la mer » comme on les appelle ici débutent leur travail d’élevage des huîtres à la réception des naissains.
Les jeunes huîtres sont d’abord mises en poches à très petit maillage afin que le coquillage ne s’échappe pas par grands coups de vent ; les courants permettent alors leur croissance dans les meilleures conditions. Ensuite, ces huitres âgées de 4 à 6 mois, sont placées en poches par 1000 et disposées sur les “ tables ostréicoles” installées sur les concessions en mer.
Après 6 mois, ayant grandi, afin qu’elles puissent grossir en profitant pleinement du renouvellement du plancton, elles sont changées de poche pour se retrouver par 500 puis, au bout d’un an, par 180 et après 18 mois, elles sont disposées sur des tables surélevées.
Toute l’année, au rythme des marées, l’eau à mi-cuisse, les ostréiculteurs posent les poches, les attachent, les retournent… un travail de force (chaque poche pèse plus de 10Kg) mais aussi de délicatesse pour éviter que les huîtres s’accrochent les unes aux autres entrainant une imperfection lors du développement de la coquille.
Pour obtenir une huître de grande qualité, ce travail dure 3-4 ans; les huitres implantées loin du bord dans des zones qui ne se découvrent qu‘au moment des grandes marées arriveront plus rapidement à maturité et certainement de meilleure qualitént
Lorsque l’eau descend, c’est le branle-bas de combat ! Les quelques 50 ostréiculteurs de Cancale se tiennent prêts, d’autant plus les jours de grandes marées qui découvrent certaines tables uniquement à ce moment là. Les tracteurs partent à toute allure en direction de la cale de mise à l’eau au port. Une fois le bateau sur l’eau, direction les parcs à huitres pour plusieurs heures avant de rentrer à la ferme et continuer le cycle industriel.
Cancale, c’est aussi sa plage typiquement bretonne avec ses éclats de coquillages et ses algues
Cancale, c’est aussi un joli village qui parait beaucoup plus calme comparé à l’animation régnant sur le port. Les rues sont jalonnées de maisons de pierre aux façades colorées. Située Place de la République devant l’église St Méen, cette statue de bronze réalisée par le sculpteur Jean Fréour représente ces femmes cancalaises qui lavaient les huitres manuellement avant l’industrialisation et la mécanisation. Cette représentation est un réel symbole pour la ville de Cancale et ses marins pêcheurs.
Observer les pierres sculptées sur les falaises
Les Rochers Sculptés aux abords de Saint-Malo constituent un univers étrange, peuplé de personnages d’un autre temps : les figures grimaçantes façonnées par la main de l’homme évoquent les gargouilles médiévales et les êtres fantasmagoriques de nos cathédrales.
Cette œuvre est due à l’abbé Adolphe Fouré (1839-1910), ordonné prêtre à Rennes. A 55 ans, une attaque cérébrale le laisse sourd et muet. L’abbé se retire à Rothéneuf et y sculptera, à même le rocher, plus de 300 personnages. S’inspirant de la légende des Rothéneuf, lignée effrayante de corsaires, pirates et nobles au tempérament sanguinaire, il met en scène chaque membre de cette famille, flirtant avec les créatures de l’enfer. Le résultat est un jardin de pierre d’une superficie de 500 mètres carrés, dominant l’océan dans un site extraordinaire.
Découvrir Dinan
Visiter Dinan, c’est faire un voyage dans le passé car au détour de chaque ruelle pavée, le Moyen Age resurgit et nous transporte plusieurs siècles en arrière. Protégée par ses remparts Dinan abrite de jolies maisons en colombage qui se tiennent penchées mais qui tiennent toujours debout depuis le 13e siècle pour certaines. La tour de l’horloge rythme les journées en sonnant les quarts d’heure et promet à toute personne qui monte ses marches une magnifique vue sur les toits de la ville, ou encore le château des ducs de Bretagne. Mais mon coup de cœur sera pour la rue du Jerzual qui relie la ville haute à la ville basse et son port. Dans cette ruelle pavée bien pentue, on peut y découvrir parmi les vieilles bâtisses de superbes boutiques d’artisanat (souffleur de verre, potier, créateurs de bijoux …)
Dommage que ses voisines, Saint-Malo et le Mont Saint Michel, mondialement célèbres, occultent cette ville qui mérite vraiment d’être visitée.
Survoler le Mont Saint Michel
Souvent appelée ‘‘la merveille de l’Occident’’, l’abbaye du Mont Saint Michel et sa baie sont des sites enchanteurs. Peu importe le nombre de fois qu’on a la chance d’y aller, le spectacle n’est jamais le même, au gré des marées, des lumières et des ciels changeants. Le paysage est en perpétuel mouvement, et pour cause, c’est ici que s’opèrent les plus grandes marées d’Europe avec des marnages pouvant atteindre 15 mètres!
Un des emblèmes touristiques de la France, inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco, c’est un véritable défi et chef d’œuvre architectural qui rayonne depuis plus de mille ans. Il fait partie de ces lieux intemporels, magiques qu’il faut absolument voir au moins une fois dans sa vie et il y a de nombreuses manières de le découvrir
Une des façons de le découvrir, c’est de le survoler en ULM car tout vol, y compris de drone est interdit dans un rayon de 3 km. C’est donc en compagnie de Didier Hulin , pilote instructeur, que nous avons fait chacun un vol autour du Mont, à bord d’un autogire. Dommage pour la météo car nous n’aurons pas de belles lumières mais nous avons pu profiter d’une brève éclairci avoir annulé trois fois le vol à cause de la pluie.
Retour sur terre pour découvrir le Mont depuis la côte sous un autre angle avec les fameux moutons des prés salés.
La zone de pâturage est constituée de prairies régulièrement recouvertes par la mer, les marais salés. Cet élevage permet de maintenir de vastes étendues de prairies. De plus, le substrat, composé de vase et de sable très fin est très riche en calcaire et sels minéraux. Ces prés salés sont quadrillés par des chenaux, appelés localement “criches” , qui génèrent autant d'obstacles au cheminement des ovins et provoquent des blessures parmi ceux ci, nous verrons effectivement un certain nombre de moutons boitant.
Perros-Guirec, Ploumanach et la Côte de Granit Rose
Emprunter le sentier des douaniersGR34 pour explorer la Côte de granit rose
Située dans les Côtes d’Armor, la côte de Granit rose est une zone côtière au Nord de la Bretagne, où les roches ont une couleur rosée.
Je n’avais jamais vu ce genre de paysage. Et c’est normal puisqu’il n’y a que trois endroits comme celui-ci au monde, en Chine, en Corse et en Bretagne à Ploumanach. Située sur les côtes d’Armor, cette côte s’étend sur 10 kilomètres de littoral et s’étend de Perros-Guirec à Trébeurden. La couleur particulière de ces roches, due à un mélange de trois minéraux : le quartz, le mica et le feldspath rend ce lieu unique et explique l’engouement touristique important.
Des sentiers sont aménagés sur cette côte ou l’on peut découvrir de nombreux amas chaotiques (les montagnes de bloc de granite) mais aussi des édifices construits avec ces pierres.
Et là, on peut laisser libre cours à son imagination devant ces rochers sculptés par les vents et les vagues qui leur ont donné des formes insolites: une bouteille renversée, le Chapeau de Napoléon, un lapin, des têtes grimaçantes … .Ces formes curieuses des énormes rochers sont dues à l'érosion qui a peu à peu façonné la pierre et a crée des aspects surprenants, comme des empilements à l'équilibre semblant incertain.
Le phare de Ploumanac'h en breton Men-Ruz.
Les abords maritimes du port de Ploumanac'h sont difficiles pour la navigation. La passe étroite, parcourue par de violents courants, est signalée par le phare de Men-Ruz.
Un premier édifice, érigé en 1860 en granit gris de l'île Grande, signale sa position par un feu rouge fixe.Détruit par les Allemands le 5 août 1944, il est remplacé par un nouveau phare en granit rose. Haut de 15 m, élévation : 26 m . Sa portée par nuit claire est de 11 milles marins, soit environ 20 kilomètres. Son fonctionnement est automatique (comme tous les autres phares bretons qui ont tous été automatisé)
Château construit au 18ème siècle, il trône sur l'île de Coz-Seherez qui signifie "vieille sécherie " en breton, car c'est à cet endroit que les pêcheurs y faisaient sécher leurs poissons autrefois. Cette demeure privée est ouverte à la location, mais il faudra débourser plus de 15000 euros pour une semaine ! L'aménagement intérieur de la villa a été conçu avec le bois de récupération d’un bateau échoué et l’édifice est réalisé en granit rose.
Ce bâtiment, construit à la fin du 18ème siècle appartenait à un ingénieur lituano-polonais. Pendant la deuxième guerre mondiale, la villa Costaérès sera réquisitionnée par l’armée allemande et subira quelques dommages intérieurs.
Depuis 1988, c’est la deuxième résidence d’un acteur allemand et elle est ouverte à la location mais il faudra débourser 15 000 euros pour une semaine
Cette maison appartenant à la famille du célèbre bâtisseur Gustave Eiffel est toujours habitée… S’est-il inspiré de ces chaos de pierres pour ses constructions?
Dans l’anse de saint Guirec, un oratoire accessible à marée basse est dédié au saint. Une coutume ancestrale veut que les jeunes filles désirant se marier dans l’année aillent planter une épingle dans le nez de la statue du moine. Si celle-ci tenait jusqu’à la marée suivante, leur souhait était exaucé!
S’approcher des 7 îles par bateau
Au large de la côte de granit rose émerge l’archipel des 7 Iles qui est la plus importante réserve ornithologique de France. Sur 40 ha, ce royaume incontesté des oiseaux abrite 27 espèces différentes, dont 13 espèces marines : macareux moines, fous de bassan, cormorans huppés, petits pingouins… en tout plus de 28 000 couples. Un groupe d’une trentaine de phoques gris vit en permanence autour de l’archipel, et nous verrons juste pointer les moustaches de 2 phoques cherchant de la nourriture .
Seule l’île aux Moines, la plus grande, est accessible au public. Durant le 14ème siècle, cette île abritait des moines, venus prier dans la solitude mais ils l’ont abandonné un siècle plus tard pour retourner vivre sur le continent, où la vie est moins austère que sur cette île déserte, fouettée par les vents et les tempêtes. Aujourd’hui, l’archipel est un paradis pour les oiseaux
Le fou du royaume
L’île Rouzic surprend par sa pointe nord blanche. Cet aspect s’explique par la forte densité de l’unique colonie française de fous de Bassan: 17 000 couples au plumage blanc et à tête jaune ont posé leurs pattes ici. Le spectacle de ces oiseaux élancés, de près de 2 mètres d’envergure, est impressionnant. Leurs plongeons en piqué de 30 mètres de hauteur est très impressionnant.
Découvrir Perros-Guirec
