Le fameux désert du Namib, c'est d'abord une histoire de records : deuxième désert d'Afrique par la taille après le Sahara, il est considéré comme le deuxième désert le plus ancien de la planète (voir le premier pour certains) après celui d'Atacama au Chili. Et c'est au Namib que l'on trouve les plus hautes dunes au monde, celles de SOSSUSVLEI peuvent atteindre 300 m de haut.… Bienvenue dans un monde où le sable est roi !
Le désert du Namib est un désert de type côtier, ses dunes plongent dans l'océan Atlantique avec un dénivelé de 800 m. Sur la façade atlantique de l’Afrique australe, le désert du Namib couvre la totalité des 1 300 km du littoral namibien et s’étire sur près de 100 km de largeur à l’intérieur des terres, occupant 1/5 du pays.
WALVIS BAY
Aux portes du désert, sur la côte Atlantique au Nord de la Namibie, se trouve WALVIS BAY (signifiant la baie des baleines), une ancienne enclave sud africaine, rétrocédée à la Namibie en 1994 et c'est un site stratégique pour le commerce maritime car c'est le seul port en eaux profondes le long de la côte Atlantique de la Namibie, permettant d'approvisionner ce pays désertique, qui ne produit que du minerai dont l’uranium et des diamants et rien d’autre, le tourisme étant un point fort de l'économie namibienne. C'est avant tout une ville industrielle, dont les activités sont principalement liées au port de commerce, à la pêche et aux salines.
En Namibie, même en hiver, les journées sont chaudes partout, sauf à l’approche de l’Océan car ici, point de Gulf Stream mais le Benguela, ce rapide courant froid qui remonte le long de la côte africaine, donnant aux eaux de l’Atlantique une température comparable à celle de la Manche en Janvier et qui amène de fréquentes brumes chaque matin, recouvrant toute la côte mais apportant également un peu d'humidité à cette région désertique.
WALVIS BAY est entourée de nombreux lagons et c'est un véritable sanctuaire pour les flamants roses et nains, les pélicans, les cormorans, les goélands, les bécasseaux, les fous du Cap et les manchots.
A défaut d'un lever de soleil rendu impossible par la présence du brouillard, nous irons observer les flamands et les pélicans, ambiance bucolique dans la fraîcheur matinale: véritable tableau sur fond de brume avec les taches de couleur des colonies de flamands roses .
SANDWICH HARBOUR
Départ de WALVIS BAY à bord d'un 4x4 avec chauffeur pour partir à la découverte de SANDWICH HARBOUR. Et là, un spectacle inoubliable nous attend : la rencontre entre les dunes du Namib et l'océan. Ici, les dunes se jettent littéralement dans l'Atlantique : tout simplement magique !
L'autre particularité de ce désert c'est sa richesse biologique car le Namib a un secret: les masses d’air humide provenant de l’Atlantique se condensent au contact de la surface du désert qui se rafraîchit durant la nuit, l’enveloppant d’un épais brouillard matinal près de cent jours par an. Cette brume représente 30 mm de précipitations annuelles et constitue la principale source d’eau, donc de vie. En humectant le sable rouge orangé, elle permet à de nombreuses espèces végétales et animales de subsister dans le désert du Namib, notamment des insectes spécialisés dans la capture de cette vapeur d’eau providentielle et ces petits lézards gecko à la peau claire, presque transparente, parsemée de tâches brunes aux reflets irisées et vivant sous le sable la journée pour se protéger de la chaleur
L’organisateur a prévu une collation, toasts en tout genre accompagnés de flûtes d’un mousseux sud africain, le tout sur une nappe blanche au beau milieu du désert, même si ça fait touriste, c'est quand même pas mal!
KUISEB PASS ET LE TROPIQUE DU CAPRICORNE
Nous quittons WALVIS BAY sa fraîcheur et ses légendaires brumes matinales pour emprunter la mythique route C14 (route plutôt caillouteuse et poussiéreuse) qui s'enfonce dans les terres et longe le désert par son flanc Est. Nous sommes toujours dans le désert de Namib et les paysages sont très variés: aride, semi aride, grandes étendues plates brulées par le soleil et la sécheresse, montagnes de schistes plissés... Au fur et à mesure que nous descendons vers le Sud, la terre s'affine pour devenir du sable. Contraste saisissant, après les dunes oranges de SANDWICH BAY!
Après quelques heures de route, nous franchissons un canyon impressionnant creusé par la rivière Kuiseb (rivière essentielle en Namibie puisqu'elle bloque l'avancée des dunes vers le Nord). Les montagnes qui l'entourent mêlent les tons marrons et gris des pierres aux beige du sable et aux rares taches vertes de végétation.
Ici peu d'arbres et dans quelques semaines, toute la végétation aura grillé sous le soleil; il faudra alors attendre le retour des pluies pour retrouver un peu de verdure. L'arbre à carquois est adapté aux conditions extrêmes de son environnement en stockant des réserves d'eau dans son tronc. Son bois est très léger et spongieux à l'intérieur. Parce que le tronc et les branches peuvent être facilement évidés, ils ont été utilisés par les tribus San locales pour en faire des carquois à flèches, donnant ainsi son nom à cet arbre.
Soudain, au milieu de nulle part, un panneau signale le passage du Tropique du Capricorne. Une pause photo s'impose pour immortaliser ce moment, ça change du cercle polaire, et les températures ne sont pas les mêmes.
SOLITAIRE
Particulièrement isolé, SOLITAIRE, petit coin perdu au milieu de nulle part dans le Parc national de Namib-Naukluft, semble tout droit sorti du film« Bagdad Café ».
L’endroit était, auparavant, une terre désertée, appelé autrefois "Areb". En 1948, Willem Christoffel van Coller y acheta 33 000 hectares de terre afin d’élever des moutons.
C’est sa femme qui donna le nom de SOLITAIRE à ce lieu, pour sa double signification, de diamant et de solitude… Le premier bâtiment fut une maison de deux pièces seulement. Ensuite suivirent une ferme, un enclos, un barrage sur la rivière, puis un magasin et une station d’essence. Le patron, a recueilli au fil des années de vieux tacots rouillés, des épaves de voiture qu'il a savamment disposées dans la propriété.
SESRIEM
Nous reprenons la route vers le Sud pour nous rendre aux portes du désert du Namib à SOSSUSVLEI. C'est la partie la plus accessible de la mer de sable. Une route de 65 km dans le Parc national du Namib-Naukluft permet d’accéder à partir de SESRIEM aux magnifiques dunes orange et rouge de SOSSUSVLEI, alternant avec les montagnes bleutées du Namib-Naukluft. Le secteur de SOSSUSVLEI a été longtemps ignoré des touristes car il faisait partie de la zone diamantaire le rendant inaccessible et interdit au public; mais en 1977, ce désert a été rendu public et a pu révéler ses trésors cachés au public. Je trouverai aucun diamant parmi tous les cailloux colorés qui recouvrent le sol !!
Dès l'entrée du parc, une large vallée (occupée il y a des centaines d'année par une rivière, qui au 19ème siècle rejoignait encore l'océan Atlantique mais qui maintenant, est complètement asséchée) s'enfonce dans le désert et se fraie un passage au sein d'un enchevêtrement de dunes de sables rouge, rose ou ocre selon l'heure du jour, au pied desquelles des acacias du désert, centenaires, se dressent fièrement.
Au pied des dunes se trouvent les vlei, des étendues plates rarement remplies d’eau.
La plus célèbre est DEAD VLEI et afin de profiter du site, nous passerons la nuit à l'intérieur du parc pour accéder avant le lever du soleil au site de DEAD VLEI et d'être les premiers sur place car la beauté de cet endroit attire beaucoup de touristes.
DEAD VLEI
Lever 4h30 et malgré cela, nous ne serons pas les premiers sur le site, un autre groupe de photographes a passé la nuit sur place à faire un timelapse et filmer l'orage qui s'est abattu sur le désert durant la nuit. Grrrr...ça contrarie beaucoup Mathieu notre photographe
Après 30 minutes de marche à la lumière de nos frontales dans une obscurité totale, sur un sol alternant du dur et du mou, sans aucun repère visuel, nous arrivons dans cette grande cuvette argileuse entourée d'immenses dunes et parsemées de squelettes d'arbres, véritables sculptures semblant être les gardiens du lieu. Habituellement, il y a un beau ciel bleu et les dunes d'un orange éclatant se détachent du blanc du sol, mais lors de notre passage, nous aurons droit à un orage violent durant la nuit et à une tempête de sable durant la journée, rendant ce lieu encore plus mystérieux et envoutant avec ces bourrasques de sable qui nous cingle le visage et se faufile dans le moindre recoin. Un silence absolu, ponctué du sifflement du vent dans nos oreilles, nous entoure et semble ouvrir nos sens à ces arbres énigmatiques, chargés d'histoire et d'énergie. DEAD VLEI est un endroit surréaliste, lunaire et inhospitalier mais tellement magique, impossible à décrire avec des mots tellement c'est beau. .Je vous laisse juger par vous même à travers mes photos...
Le nom "DEAD VLEI", signifiant "marais mort", (de l'anglais dead, mort, et l'afrikaans vlei, lac ou marais dans une vallée entre les dunes) décrit l'atmosphère du lieu. Voici son histoire: Il y a bien longtemps, des inondations ont détourné une rivière créant ainsi un marais et permettant à des acacias du désert d'y pousser. Mais le climat a changé, la sécheresse est apparue. D'immenses dunes ont encerclé ce lieu, privant les arbres d'eau et causant ainsi leur mort. Aujourd'hui, il reste encore ces troncs, vieux de 900 ans, désormais de couleur noire à cause du soleil qui les a brûlés; leur bois est devenu tellement dur qu'ils ne peuvent même pas se décomposer !
Nous pourrions passer des heures à déambuler au milieu de ces arbres morts et les photographier sous tous les angles mais l'appel du ventre est plus fort que la motivation photo, le petit déjeuner est bien mérité
DUNE 45
Haute de plus de 170 mètres, cette dune prend son nom du fait qu'elle est située à 45 km du canyon de SESRIEM. Nous aurons la chance d'arriver avant tout le monde et d'avoir une dune vierge de toutes traces de pas.
Nous l'escaladons un peu mais n'irons pas au sommet car l’ascension est difficile, il y a un vent violent et les bourrasques de vent nous font reculer au fur et à mesure que nous avançons; le sable se dérobe sous nos pieds pour venir s'accumuler dans nos chaussures et nous lester de quelques kilos de plus.
Au beau milieu du désert du Namib, des antilopes gambadent dans le sable. Cet animal vit en Afrique australe et en Afrique du Sud et c'est le seul animal adapté aux conditions extrêmes des milieux désertiques (aridité, température, faibles ressources alimentaires) et pouvant y survivre. Il utilise ses longues cornes pour se défendre, mais préfère généralement prendre la fuite devant ses prédateurs. Grâce aux réserves protégées du désert du Namib et du Kalahari, l'oryx a pu être sauvé de l'extinction qui le menaçait à cause de la chasse à outrance.
WOLWEDANS
WOLWEDANS se trouve dans la réserve privée de NamibRand qui est l'une des plus grandes réserves privées d'Afrique. Cette réserve est née en 1984 du rêve d'un visionnaire namibien d'étendre les frontières du désert en réunissant les anciennes fermes d'élevage afin de créer une réserve faunique et d'aider à protéger l’écosystème du lieu. Plus de 170 000 hectares au cœur du désert et des montagnes au reflet bleu- violet; avec seulement 3 lodges dans la réserve, chacun d'entre eux étant complètement autonome en énergie et privilégiant l'écologie. En effet le propriétaire de la réserve a voulu développé un tourisme de luxe équitable, respectueux de l'environnement mais s'est également engagé dans un vaste programme social : éducation et de développement social envers ses employés et les membres des communautés locales : école de formation au tourisme, scolarité pour les enfants en bas âge des employés, puis bourses d’étude à la capitale, formations complémentaires pour les employés…
Nous passerons 2 jours dans cet endroit idyllique à contempler ces dunes, dont la couleur du sable peut aller de l’ocre au rouge et au mauve suivant l’intensité de la lumière et à rêver au milieu du désert, coupé du monde: pas de téléphone, pas de réseaux, pas de wifi, déconnexion complète! Rien que nous et ces fameuses dunes, si ce n’est pas le Paradis, ce ne peut être que son annexe.
Ici, on ne verra pas les Big Five mais des oryx, zèbres, springboks et des petits mammifères comme l'écureuil des sables, la mangouste..
A ne pas manquer lors de tout voyage en Namibie: le survol en montgolfière pour prendre de la hauteur et voir le désert s'éveiller et se parer de couleurs et d'ombres fascinantes.
Il y a encore une cinquantaine d'années, les bushmen traversaient cette mer de sable pour rejoindre l'océan et ramener du sel et chasser des phoques. Maintenant ce temps est révolu et seuls les touristes arpentent encore ces dunes de sable.
Dans cette partie désert du Namib à Wolwedans, se trouve une vaste étendue de prairies clairsemées, laquelle constitue le théâtre d'un mystère de la botanique qui défie les chercheurs. Grâce aux 5 à 10 centimètres de pluie qui tombent en moyenne chaque année, des graminées parviennent à pousser sur un sol sablonneux, mais cette pauvre couverture végétale est trouée par une multitude de taches circulaires, de 1 à 10 mètres de diamètre, dépourvues de végétation et délimitées par un rond d'herbes plus denses et plus élevées que partout ailleurs, que l'on voit très bien depuis le ciel ainsi. Elle sont surnommées les cercles de fée. Selon la tradition locale, ces cercles de fées seraient les empreintes de pas que les dieux laisseraient sur Terre. La cause n’est pas surnaturelle, mais il y autant d’explications que de scientifiques qui étudient le phénomène. L’année dernière, une étude de 10 ans par satellite sur la Namibie a montré que les cercles de fées apparaissent et disparaissent par rapport aux précipitations pluviales. Après des années humides, les cercles de fée diminuent en nombre et en taille. Les années sèches, on assiste à une augmentation jusqu’à ce que ça devienne trop sec et ils disparaissent de nouveau. En tout cas le mystère de ces cercles n'est toujours pas résolu mais les scientifiques pensent que ce serait les termites qui seraient responsables de ces cercles. L’insecte détruirait systématiquement les plantes en mangeant leurs racines, notamment celles qui poussent rapidement après une pluie. Il se construirait ainsi progressivement une sorte d’oasis, une dépression nue recueillant l’eau qui resterait piégée sous la surface, au lieu de s’échapper par évaporation. De la sorte, les termites pourraient vivre et supporter les conditions d’aridité du désert.
En savoir plus sur http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actu-le-mystere-des-cercles-de-fees-devoile-31252.php
Un tel baptême de l'air en montgolfière mérite d'être fêter et de sabrer le champagne