Qui dit Namibie, pense peuple Himba, appelé le peuple ocre. Traditionnellement, les femmes Himbas se teignent la peau en rouge avec une pommade réalisée à base de graisse animale, de cendre et de poudre d'hématite (qui une fois écrasée prend cette teinte caractéristique). Non seulement ce geste est un critère de beauté essentiel mais il leur permet également de se protéger de l'ardeur du soleil, de la sécheresse de l'air et des insectes. Venus de la région du Nil en Égypte, les Himbas, lointains cousins des Massai, se sont installés dans le Kaokoland, la « Terre Lointaine ». Il est aujourd’hui difficile d’évaluer avec précision la population Himba, du fait de leur mobilité quasi constante. On pense néanmoins que 10 000 à 15 000 Himbas vivent dans le nord-ouest de la Namibie. Les Himbas organisent principalement leur vie autour du bétail (vaches et chèvres) et Ils vivent dans des campements en tentant de perpétuer leurs traditions malgré les influences extérieures.
Vous vous souvenez peut-être de "Rendez-vous en Terre Inconnue" ? Dans cette émission sur France 2, Muriel Robin partait au bout du monde, dans le désert du Kaokoland, à la rencontre d'un peuple mythique : les Himbas. Sa traductrice, Solenn Bardet, lui servait de guide.
Après avoir partagé le quotidien des Himbas durant 2 ans, Solenn Bardet s’est battue aux côtés des Himbas en Namibie et en Europe pour s’opposer à un projet de construction de barrage qui menaçait leur territoire. En 2006, elle a crée avec Katjamba Tjambriru, sa mère adoptive Himba, et l’ensemble des représentants Himbas l’association Kovahimba, dont le but est d’aider les Himbas à protéger et valoriser leur culture, condition nécessaire pour leur reconnaissance, leur développement et le respect de leurs droits dans le monde. Une des actions de cette association a été de créer «Otjikandero Himba Orphan Village Project». Il s’agit d’un petit village abritant une trentaine d’enfants, certains orphelins, ainsi que des femmes qui prennent soin des petits. Des collectivités ont été mises en place pour s’occuper de la gestion du bétail et du tourisme, ce dernier permettant de leur assurer des revenus et de subventionner des écoles mobiles pour que les enfants y apprennent l’anglais.
Côté vestimentaire, les Himbas sont vêtus d’un simple pagne, les femmes sont seins nus et marchent pour la plupart pieds nus, (certains hommes portent des chaussures confectionnées avec des vieux pneus). Les femmes se parent de nombreux bijoux en coquillage ou en cuir, de bracelets de cuivre, de colliers et de "l'ohumba", un coquillage blanc, symbole de fertilité. Plus les Himbas vieillissent, plus elles portent de bijoux et notamment de bracelets à la cheville car par pudeur, elles ne doivent pas montrer leurs chevilles.
Leurs cheveux sont tressés et enduits de la même crème qu'elles utilisent pour le corps et ensuite les tresses sont recouvertes d’une sorte de glaise mélangée à de l’ocre. La coiffure est différente en fonction de l’âge de la personne et le nombre de tresses augmente avec l'âge. Les enfants portent eux aussi des nattes (seulement 2 grosses tresses ) alors que les garçons sont rasés dès le plus jeune âge. Les jeunes femmes portent sur leur tête, un bout de cuir de mouton qui annonce le cap de l’adolescence à celui de la jeune femme en âge de se marier
Le passage à l'âge adulte est consacré pour les deux sexes, par l'arrachage des quatre incisives inférieures, et l'aiguisage de deux des incisives du haut, le tout sans aucune anesthésie.
Censé rappeler la couronne de poils du lion, elles arborent fièrement de longues tresses s'apparentant plus ou moins à des dread locks. Pour rendre ces tresses encore plus longues, elles utilisent des poils de chèvre ou des cheveux achetés au marché
Au milieu des nombreuses femmes de tous les âges qui travaillent et discutent assises sur le sol, entourées d’enfants, un vieux chef philosophe pense sur son tabouret, un autre semble surveiller sa tribu.
La fin de journée approchant, quelques femmes commencent à faire chauffer l’eau sur le feu de bois pour préparer le plat principal et base de l’alimentation des Himbas: le porridge (farine de mais, qui une fois cuite ressemble à une pâte à mi-chemin entre la semoule et la mie de pain)
Les Hereros s'apparentent aux Himbas, ils parlent le même dialecte, ont des origines communes, peuvent se marier entre eux mais les Hereros ont adopté le style vestimentaire des colons Néerlandais. Au cours du 19ème siècle l’influence des missionnaires et commerçants européens, particulièrement allemands, a poussé les femmes de la communauté Herero a porter les robes de l’époque. A travers le temps cette pratique a évolué jusqu’à devenir un trait d’identité culturelle. Les robes ont petit à petit été accompagnées de chapeaux excentriques prenant les formes des cornes.
Malgré les hautes températures de la région du Sud Est Africain, les robes sont devenues au fil des années, plus volumineuses. reconnaissable par leurs longues robes colorées et leurs chapeaux en forme de cornes.
En franchissant la porte du krall, les enfants se précipitent à notre rencontre et nous accueillent par une cascade de joyeux « Moro moro moro» plutôt chaleureux. Il n'y a pas d'hommes au village, ils sont avec les bêtes, seules restent les femmes, les enfants et les hommes âgés. Philippe rencontre un vif succès avec son drône. Malheureusement ils ne verront pas le film
La femme Himba occupe une place importante dans l'organisation sociale de la tribu. La polygamie est de rigueur (en moyenne 2 femmes ou plus si le mari est riche) et l'adultère féminin est chose courante dans les villages, quand leurs maris sont absents pour s’occuper des troupeaux par exemple. Il arrive alors que des enfants naissent de ces liaisons extra conjugales mais la société Himba ne stigmatise pas spécialement ce genre de liaisons, hommes comme femmes en parlent librement (le divorce peut aussi être décidé par l’une ou l’autre des parties)
Selon la croyance générale, un individu hérite du sang de sa mère tandis qu’il reçoit les attributs spirituels de son père. Cette croyance définit les fonctions respectives des hommes et des femmes. Les droits de propriété, d’héritage et l’exercice du pouvoir économique sont régis par les femmes, alors que les pouvoirs spirituels et politiques sont transmis par les hommes.
La responsabilité du feu sacré est laissé au fils. Le feu ne doit jamais s'éteindre, puisqu'il maintient la relation entre les vivants et les morts et dès le plus jeune âge, il manipule avec une grande aisance.
Aujourd’hui, le peuple Himba garde encore son authenticité malgré le progrès et les influences extérieures mais il est à une phase de son histoire très importante car depuis quelques années, il s'est ouvert au monde et le monde, notamment occidental, est allé vers lui, avec tout qu'il peut apporter, de positif et de négatif. Cette situation récente a ouvert les yeux de certains mais en mis d'autres en péril: certains Himbas parmi les plus jeunes cèdent aujourd'hui aux tentations d'un monde qu'ils découvrent: on a ainsi vu certains jeunes vendre les bijoux et parures traditionnelles de leur famille contre de l'alcool ou des t-shirts ramenés par des touristes. Cet équilibre est donc très fragile et les jeunes générations risquent d'avoir du mal à résister aux tentations du monde moderne et je quitte ce village extrêmement mal à l'aise car j'ai l'impression que ces visites touristiques de village sont un peu une violation de leurs vies privées et qu'elles ne font qu'accélérer le processus. Certes, l’argent dépensé pour leur rendre visite améliore leurs conditions de vie, leur permet d’acheter de la nourriture et d'offrir une éducation aux enfants mais est cela dont ils ont besoin?