NUSFJORD
Départ sous un ciel gris et plombé en direction de NUSFJORD, sur la côte Sud Ouest des LOFOTEN pour visiter le pittoresque port de pêche, niché au fond d'un étroit fjord.
A notre arrivée, la fine pluie qui a commencé à tomber, se transforme en grésil, puis en neige ce qui rend ce lieu extrêmement austère et inhospitalier avec ces vertigineuses falaises de granit noir qui encerclent le port et ces gros nuages noirs qui masquent l'horizon, mais heureusement, les nombreuses maisons colorées de pêcheurs, les robuers, viennent égayer cet endroit. Les mouettes omniprésentes, virevoltant au dessus de nos têts, nous font entendre leurs incessants chants nuptiaux (c'est le printemps; c'est la saison des amours !!! ) et semblent nous souhaiter la bienvenue
Ce village, qui a bénéficié de crédits en 1975 à l'occasion de l'année européenne de protection architecturale, a pu ainsi rénover les robueurs et les bâtiments du village. Et à ce jour, ce superbe site, classé par l'Unesco est devenu le nouveau "St Tropez" des LOFOTEN. Lors de notre passage, nous ne croiserons que quelques rares touristes, mais l'été, il paraît que cet endroit est victime de son succès: les petits parkings sont encombrés de voitures, les cars déversent des flots de touristes, de nombreux promeneurs déambulent sur les planches des quais du port et les rares bars du village sont bondés de monde. Mais aujourd'hui, c'est désert et malheureusement la charmante épicerie typique des année 40-50 est fermée ainsi que le petit restaurant taillé dans la roche. Seul signe de vie, les petits chalutiers qui quittent le port pour aller pêcher la morue (ou le cabillaud).
La pêche, qui est l'activité principale des îles, a lieu durant les mois d'hiver à l'arrivée massive de bancs de cabillauds, venant de l'océan Arctique, et venant frayer dans ces eaux protégées. En effet malgré une latitude élevée (68° Nord) cet archipel bénéficie de températures plutôt douces en hiver (entre 0 et -5°C en janvier pour le mois le plus froid) grâce au courant marin chaud du Gulf Stream.
Séchage à l'air libre
L'essentiel de cette pêche est séchée ou salée. Cela fait plus de mille ans que, tête coupée et corps éventré, les cabillauds sont empalés à l'air libre, sur de véritables cathédrales de bois qui hérissent les villages de pêcheurs. L'air sec et frais des Lofoten est, paraît-il, idéal pour assurer un séchage progressif qui garantit la meilleure conservation possible. Après quelques semaines de grand air, ces morues seront expédiées en Italie, premier marché d'exportation pour ces poissons séchés, tandis que les morues salées seront dirigées vers le Portugal et le Brésil. Quant aux têtes, également séchées à l'air libre, elles sont expédiées vers l'Afrique, car très prisées pour le court-bouillon. Mais la chair du cabillaud est d'une telle finesse que sa consommation fraîche est de plus en plus recherchée, une vingtaine de tonnes ayant été importées en France en 1998
Donc durant cette période, les poissons sont pêchés, salés puis séchés à l'air libre, accrochés à des étendoirs et partout, on voit et on sent des poissons morts, en train de sécher. Et selon les endroits, on verra plutôt des corps ou plutôt des têtes accrochées en grappes, mais l'odeur reste la même!! Curieusement, aucun oiseau ne vient se nourrir de ce garde manger abondant et facilement accessible, (certainement à cause du sel).
Dans n'importe quel autre pays, ce ciel gris chargé et cette tempête de neige auraient sans aucun doute présagé d'une journée condamnée mais c'est bien mal connaitre cette région et ces îles lunatiques, plantées en plein océan, car même s'il pleut souvent, le mauvais temps ne dure jamais longtemps et capitule vite sous les assauts du vent. En effet après notre visite pluvieuse à NUSFJORD, le ciel s'est rapidement dégagé pour nous offrir les LOFOTEN sous la neige et sous le soleil
Å
Nous passons l'île de MOSKENOSøY pour nous rendre au village de Å
La route qui y mène traverse des paysages superbes, sublimés par la neige qui tombe à gros flocons, la montagne se fait de plus en plus abrupte et se resserre autour des petits villages avec leurs robuers colorés et qui viennent égayer cet environnement très minéral et un peu oppressant. La mer revêt la couleur du ciel et son bleu sombre reflète les montagnes qui tombent à pic dans l'eau.
A, quel drôle de nom pour une localité, difficile de faire plus court, ça ressemble plus à une exclamation qu'à un nom de village C'est le terminus de la route qui traverse les LOFOTEN du Nord au Sud, il est situé à l'extrémité sud de l'archipel... enfin pas exactement car, encore plus au Sud, il y a 2 autres îles qui font partie des Lofoten mais pour atteindre ces îlots rocheux, peuplés de quelques 2,5 millions d'oiseaux et accessoirement de moins de 1500 habitants, il faut obligatoirement emprunter la voie maritime car il n'y a pas de communication terrestre avec ces îles.
Là, encore, ce ne sont que des petites maisons rouges construites sur pilotis, qui se reflètent dans l'eau. Village désert, personne dans le village, seules des mouettes qui ont élues domicile sur les rebords des fenêtres et les façades des maisons et qui ricanent au dessus de nos têtes. Sur certains robuers, des têtes ou des corps de morue sèchent, pendus aux étendoirs
L'immense parking à l'entrée du village laisse présager que l'été, cet endroit est certainement envahi de touristes. Conclusion, mieux vaut visiter les LOFOTEN en hiver!