Au programme, étaient prévues 2 chutes d'eau sur les rives du lac LAGARFJOLT: LITLANEFOSS et HENGIFOSS mais là encore, le mauvais temps et la perspective d'une longue route nous en dissuadent. Nous décidons de partir directement vers ASKJA par la piste F910, avec un petit doute malgré tout car les gués risquent d'être difficiles à traverser avec toute la pluie qu'il est tombé. Ne devrions nous pas jouer la sécurité en allant directement à MYVATN par la route? Je réussis à convaincre les plus réticents de tenter quand même la piste car ce serait vraiment dommage de ne pas aller la bas.
Une plein de nourriture, un plein d'essence car là bas, nous serons coupés du monde, en plein désert volcanique et nous voila partis. Nous quittons la forêt d'HALLORMSTADUR (eh oui, ça fait drôle de se trouver dans une forêt de conifères après tous ces paysages désolés que l'on vient de côtoyer. C'est un lieu de vacances pour les islandais qui aiment venir trouver un peu de verdure dans cette ile essentiellement minérale . Cet endroit doit son existence à un reboisement intensif vers 1900 pour reconstituer la forêt victime des colons, des volcans et de l'exploitation à outrance de l'homme) Au fur et à mesure que l'on pénètre dans les terres intérieures, la végétation disparait et le paysage devient de plus en plus aride
En guise de piste, ce sont des cailloux gris,extrêmement légers : c'est de la pierre ponce. C'est une roche volcanique pleine de bulle qui a été éjectée durant les éruptions, c'est comme lorsqu'on ouvre une bouteille de champagne, c'est la mousse qui sort en premier et cette mousse de lave donne la pierre ponce. Cette mousse de lave flotte sur l'eau et on peut se prendre pour superman à pouvoir soulever d'énormes rochers sans le moindre effort.
La encore, alors que avons parcouru à peine quelques dizaines de kilomètres, nous arrivons dans un paysage complètement différent, lunaire,tout en dégradé de gris et de beige, même le ciel se confond avec le sol. Ce n'est pas terrible pour la photo mais la lumière est tout de même très belle
ASKJA est le nom d'un ensemble de la zone volcanique et non pas d'un volcan.
En fin de matinée, nous arrivons au campement, il ne pleut pas mais il y a beaucoup de vent. On apprendra plus tard que c'est un des campings ou il fait le plus froid car il est très peu abrité. En effet, on s'en rendra compte dans la nuit ...
Après les démarches administratives auprès des gardiens du site, nous commençons à installer nos tentes: il y a les parisiens (nous), nuls en camping ,qui ont amené une tente quechua et nos amis, des vrais montagnards, qui ont amené une vraie tente de randonnée; et c'est parti : qui aura terminé le premier? .... eh bien les parisiens seront les plus rapides au montage.
Chacun essaie de trouver des gros et lourds cailloux pour arrimer la tente car il y beaucoup de vent et on n'a pas envie de la voir s'envoler dans la nuit
Les tentes installées, le ventre rempli, nous partons pour une marche de 3/4 d'heure pour aller à la caldeira.
Cette gigantesque caldéra d'ASKJA, est occupée par le lac de cratère OSKJUVATN qui est le plus profond lac d'Islande (217m) et juste à coté de lui, son petit frère, le cratère VITI, lac rempli d'une eau chaude au bleu turquoise. Pour parvenir à la caldeira, nous devons marcher dans la neige qui recouvre encore le sol, avec parfois des passages découverts, laissant apparaitre des restes de lave de l'explosion de 1961, de couleurs rouge, brun et parfois violette
Le point d'orgue à ASKJA: se baigner dans le lac de VITI, mais pour cela, il faut oser dévaler la pente glissante et boueuse pour aller se baigner 60 mètres plus bas dans ses eaux "chaudes" (entre 23°C et 30°C) et sulfureuses.
Première difficulté: descendre, sans tomber, cette pente raide, ensuite: se déshabiller avec une température extérieure avoisinant les 2-3°C et le top: remonter sur cette pente glissante et boueuse sans aucun appui possible.
Beaucoup de frileux se contentent de faire le tour du cratère pour avoir une vue d'ensemble de VITI et d'OSKJUVATN.
Un repas chaud avec des plats déshydratés, rien de tel pour se réchauffer car le vent est glacial. La nuit sous la tente va être très agitée, à chaque bourrasque on a l'impression que l'on va s'envoler . A chaque lever en pleine nuit, il fait toujours aussi jour et la lumière est toujours aussi belle. Quelle belle aventure !!!!
Petit aperçu des surprises que nous réserve la piste, des gués plus ou moins faciles à passer