Réveil sous la pluie et la grisaille mais nous profitons de l'heure matinale, du fait que nous avons dormi sur le site, pour aller visiter GEYSIR avant l'arrivée des touristes car cet endroit fait partie du cercle d'or et il est très visité. Un petit tour également à la supérette pour faire le plein de coca et acheter de quoi manger pour le déjeuner
Nous parcourons un sentier balisé au milieu de mousse et de petites fleurs violettes (dont je ne connais pas le nom); des panneaux, signalant le danger de s'approcher des sources d'eau chaudes qui jaillissent de la terre à plus de 100°C, ponctuent le parcours . Un odeur de soufre se dégage et de temps en temps, au milieu des "glouglou" et des "pschitt", des détonations se font entendre : c'est le geyser qui jaillit
Il y a 2 geysers sur le site: GEYSIR, le plus important, que nous ne verrons pas en activité ce jour là car il ne jaillit que 2 ou 3 fois par an. Auparavant, ses éruptions pouvaient atteindre 60 mètres mais le réservoir a été obstrué par les pierres jetées par les touristes et aujourd’hui le geyser jaillit 2 à 3 fois par an d’une hauteur moindre de 15m
Un autre geyser, beaucoup plus actif: STROKKUR qui a la régularité d'un métronome. Toutes les 5’, il propulse une colonne d’eau pouvant atteindre 30 mètres. Ce qui est le plus apprécié est la magnifique eau turquoise qui surgit juste avant que la vapeur ne la transperce. Aucun autre geyser ne présente cette particularité
Ce geyser est en fait un conduit souterrain terminé à la surface par un petit cratère. Ce conduit est en partie rempli d’eau, qui, chauffée à haute pression au fond du geyser, jaillit à la surface par intermittence. Puis le cratère se remplit de nouveau d’eau et le phénomène se reproduit.
Sur le site, on peut également observer d’autres manifestations géothermiques tel BLESI, un double bassin d’eau bleu électrique due à la réflexion de la lumière sur les paillettes de silice en suspension, des sources d’eau chaudes bordées de dépôts de geyserite et quelques marmites de boue qui glougloutent. Spectacle aussi sonore qu’olfactif !
Puis départ pour LANDMANNALAUGAR. Nous traversons les vallées verdoyantes et fertiles de la région par la route 32 (ce qui correspond chez nous à une route départementale) pour rejoindre la piste F208. Nous arrivons alors au milieu de nulle part.
Le 4x4 s'impose car nous zigzaguons au milieu des champs de lave et de temps en temps nous croisons des rivières qu'il faut alors traverser. La pluie abondante des derniers jours rend parfois les passages difficiles (frisson garanti pour nous les parisiens, qui n'avons jamais passé de gués et n'avons encore jamais vu de l'eau arriver au capot de la voiture !!)
Un petit détour de 2km nous mène à LJOTIPOLUR, un cratère aux parois rouges, occupé par un lac bleu-vert. Seul un 4X4 est capable de monter la pente pour atteindre le sommet. Bizarrement, bien que ce lac soit formé d’une éruption, il est riche en truites. Sa couleur provient de dépôts de minerais de fer
Peu de monde sur le chemin, de temps en temps, au détour d'un virage, nous croisons des moutons qui paissent tranquillement en liberté et qui regardent avec étonnement ces étranges animaux à 4 pattes qui font du bruit et dégagent des odeurs de pétrole.
LANDMANNALAUGAR est une zone géothermale se situant dans les Highlands et n'est pas facile d'accès; il est d'ailleurs impossible de s'y rendre d'Avril à Mai.
Après le passage du dernier gué qui effraie beaucoup de touristes (préférant alors laisser leurs voitures et finir à pied) nous arrivons au camping. Au choix, planter sa tente sur un sol caillouteux (confort garanti) ou sur des mousses imbibées d'eau (humidité garantie) ou alors dormir au refuge volontairement rudimentaire pour éviter l'afflux de touristes.
J'aurais aimé dormir sur ce site, au pied du mur de lave figé de LAUGAHRAUN s'arrêtant aux abord du refuge mais les places sont réservées très tôt par les agences de voyages et pour un particulier, il est difficile d'avoir une réservation.
Nous essayons de trouver un coin abrité et isolé pour pique niquer car il y a déjà beaucoup de monde sur le site.
Après ce merveilleux sandwich ou le pain caoutchouteux et le fromage sous plastique vous paraissent les meilleurs au monde, nous partons pour une randonnée dans le massif de LANDMANNALAUGAR pour nous rendre à BRENNISTEINSALDA, la montagne rose, reconnaissable par sa corne et ses parois allant du rose au pourpre.
Nous quittons le camping en gravissant la coulée de lave par le sentier qui part juste derrière le refuge et après 10 mètres de dénivelé et d'effort, ça devient relativement plat.
Et de la, quelle vue, on se croirait sur une autre planète: une explosion de couleurs, de formes insolites, de variétés de paysages et de curiosités géologiques s'offrent à nous. Les paysages et les ambiances changent au fil des heures, de la météo souvent changeante.
Les sommets sont en rhyolite, une lave riche en minéraux qui refroidit très lentement, ce qui lui donne ses couleurs incroyables allant de l’ocre au noir en passant par le brun, le rose et les tons orange ou rouille
De nombreux circuits de randonnée se font au départ du camping, entre autre le fameux trek laugavegur entre LANDERMANNALAUGAR et PORSMORK, trek long de 55km sur lequel se déroule également l'ultra marathon annuel favori des islandais, qui se déroule en Juillet. Nous nous contenterons d'une randonnée de 2 heures car nous avons malheureusement peu de temps
Le sentier que nous suivons se poursuit entre les coulées de lave basaltique d'un noir profond aux formes déchiquetées et le flanc de la montagne colorée , avec ici et la, des fumerolles qui jaillissent du sol et parfument l'air
Après 2heures de randonnée, nous arrivons au pied de BRENNISTEINSALDA pour découvrir le paysage qui s'offre à nous: une vue à 360° degrés sur des montagnes à perte de vue avec une palette de couleurs rehaussée par les neiges éternelles sur les sommets. Nulle envie de quitter un tel endroit, c'est tellement beau ...
Plusieurs ruisseaux d’eau froide et d’eau chaude se mélangent tout près du champ de lave de LAUGAHRAUN pour former une rivière d’eau chaude, la fameuse rivière d’eau chaude naturelle du camping qui est devenue un des lieux les plus connus d’Islande .
Côté bain chaud (à accès libre), vu les sourires de ceux qui en reviennent, c’était visiblement une corvée acceptable. Le site est naturel, à part l’escalier en bois pour y entrer. Les bains sont alimentés en direct par des courants chauds descendus des monts volcaniques.
Mon plus grand regret est de ne pas m'être baignée dans ce hot spot !!
L'heure du retour a sonné, nous quittons à regret cet endroit incroyable pour nous rendre par la piste F225 à notre hotel à HELLA.
La journée se termine par un bain sur la terrasse de notre chambre, face au célèbre volcan EYJAFJALLAJOKULL rendu célèbre par son éruption en 2010, provoquant la fermeture d'une grande partie des aéroports européens en raison du nuage de cendres présent dans l''atmosphère