Depuis 2008, le Château de Versailles organise une exposition consacrée à un artiste contemporain:
Jeff Koons en 2008,
Xavier Veilhan en 2009,
Takashi Murakami en 2010,
Bernar Venet en 2011 http://ghislaine-photos.com/blog/2011/05/31/2014-02-versailles-contemporain-exposition-venet ,
Joan Vasconcelos en 2012 http://ghislaine-photos.com/blog/2011/03/18/2014-02-versailles-contemporain-exposition-vasconcelos,
Giuseppe Penone en 2013ttp://ghislaine-photos.com/blog/2011/06/07/2014-02-versailles-contemporain-exposition-penone,
Lee Ufan en 2014 http://ghislaine-photos.com/blog/2014/07/25/2014-07-versailles-contemporain-lee-ufan ,
Anish Kapoor en 2015 http://ghislaine-photos.com/blog/2015/07/01/2015-07-versailles-contemporain-exposition-anish-kapoor et
Olafur Eliasson en 2016 http://ghislaine-photos.com/blog/2016/8/17/olafur-eliasson-versailles,
Après les œuvres controversées de Jeff Koons ou d'Anish Kapoor, le château de Versailles accueille un artiste plus discret et plus consensuel pour son exposition annuelle d'art contemporain et cette année, pour sa dixième exposition, le Château de Versailles invite l’artiste japonais Hiroshi Sugimoto qui a choisi d’exposer ses œuvres dans un endroit plus discret et plus intime du château de Versailles: le domaine de Trianon.
L’artiste a voulu une atmosphère plus intime par rapport aux précédentes éditions plus spectaculaires et en extérieur, d'où le choix de Trianon, où la reine Marie-Antoinette aimait se replier loin de la cour, et où les souverains se retrouvaient en famille.
L’exposition débute dans la chapelle du Petit Trianon, où deux grands portraits de la princesse Diana et la reine Elisabeth se font face dans une ambiance funèbre. La princesse et sa belle-mère semblent à la fois réelles, comme photographiées lors d’une session officielle de photographies et irréels, comme sorties d’un conte de fée cruel.
L’exposition propose un voyage dans le temps entre le réel et le surréel, faisant rivaliser le vivant avec le mortel .Sous l'objectif, de Sugimoto, Louis XIV qui nous apparaissait vivant il y a juste un instant se révèle être une statue de cire.
Sugimoto a fait une photographie de profil du portrait de cire du roi, exposé à Versailles, C’est comme s’il faisait de l’authentique à partir du faux et en jouant avec la lumière, il parvient à donner une impression de vivant et à ressusciter le roi.
L’exposition se poursuit dans ce qu’on appelle le “Pavillon français” où l’artiste a installé au fond des sombres couloirs et au détour de petits salons oubliés, des portraits en noir et blanc de personnes célèbres qui ont visité le château. Ils ont, pour la plupart, étés réalisés au musée des personnages de cire de Madame Tussauds à Londres. Il les prend en photo comme s’il s’agissait d’êtres en chair et en os, mais le caractère blafard et factice met en oppsition le vrai du faux et met en évidence quelque chose qui est intimement lié à la photographie : le rapport à la mort.
Les costumes d'apparat, les plis bien ordonnés, la brillance des soies ne peuvent dissimuler le teint froid et cadavérique des sujets. Le portrait n'est plus, il devient alors une nature morte.
L'empereur du Japon et la reine Victoria, Fidel Castro., Voltaire malicieux, Napoléon mélancolique, Charles 1er d'Angleterre extravagant, Benjamin Franklin décidé, Salvator Dali un oiseau sur l'épaule, la reine Elisabeth II, tous ces personnages semblent habiter les lieux
Au Belvédère, la sculpture effilée et métallique "Surface of révolution" (qui est aussi le titre de l'exposition) s'inscrit parfaitement dans l'espace lumineux, La colonne d’argent, qui s’élève vers les cieux se marie harmonieusement avec les dessins sur les murs et qui se reflètent sur les surfaces brillantes de la structure.
L’exposition est 'l’occasion de découvrir le petit théâtre très raffiné de Marie Antoinette ou une photographie de la scène du théâtre rivalise avec la vraie scène
Sur le Bassin du Plat-Fond, la seule oeuvre en extérieur: The Glass Tea House Mondrian". C’est une maison de thé qui se reflète dans les eaux paisibles du bassin. Le cube de verre au bout d'un ponton de bois brut est construit suivant les proportions de l'architecture traditionnelle japonaise. La transparence ainsi que la simplicité de sa forme l'intègrent dans le parc comme une pause hors du temps.
L'art du thé rencontre ainsi l'art du jardin, le silence rejoint le silence. La maison de thé n'a pas l'arrogance d'une intervention, bien au contraire, elle est un espace où l'on s'assoit face à face, égal l'un à l'autre pour échanger et apprendre. Le verre sert à laisser voir l'intérieur depuis le dehors, à l'inverse des pavillons qui l'utilisent pour laisser entrer la lumière et les jardins.